PARIS, 14 février (Reuters) - Le manque de garanties face aux risques d'impayés freine le développement des énergies renouvelables en Afrique alors que leur potentiel y est considérable, a déclaré mercredi le PDG de TotalEnergies , Patrick Pouyanné, qui prône la création d'un organisme international pour remédier au problème.

Lors d'une conférence organisée à l'occasion du cinquantième anniversaire de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), Patrick Pouyanné a déclaré que TotalEnergies avait seulement la possibilité de développer des projets d'énergies renouvelables en Afrique auprès d'entreprises du secteur minier, par définition solvables.

"En Afrique, le problème est simple. Nous avons un problème de solvabilité des contreparties. Il n'y a pas d'électricité en Afrique (...) parce que, fondamentalement, les gens ne paient pas l'électricité ou vous risquez de ne pas être payé", a-t-il dit.

"Lorsqu'un développeur d'énergie renouvelable veut se développer - et il est évident qu'il y a un énorme potentiel - il va voir le gouvernement et lui demander des garanties. Mais les gouvernements africains (...) ne sont pas en mesure de donner ces garanties (...)", a-t-il ajouté.

"Je suis déçu de ne pas voir qu'il y a une possibilité sur cette planète de mettre en place un véritable organisme financier international pour fournir des contre-garanties à tous ces Etats africains."

Patrick Pouyanné a en outre estimé que le développement des énergies renouvelables en Europe souffrait de procédures d'autorisation beaucoup trop lentes.

"C'est vraiment un problème. Nous utilisons deux fois plus de personnel en France ou en Espagne pour faire avancer les projets et ils sont deux fois plus lents", a-t-il dit. (Reportage Benjamin Mallet ; édité par Kate Entringer)