Quatre ans après la présentation de la Nano, les ventes se sont avérées très inférieures aux attentes du fait d'une série de contretemps.

"Nous ne nous sommes pas vraiment pris en main lorsque les 100.000 (premières Nano) ont été écoulées", a déclaré Ratan Tata à la presse, faisant allusion aux premiers modèles, vendus suivant un système de loterie face à l'afflux de demandes.

"Je ne pense pas que nous étions suffisamment prêts, avec une campagne de publicité et un réseau de concessionnaires", a-t-il dit lors d'un petit-déjeuner de presse organisé au premier jour du salon de l'automobile India Auto Expo.

Une hausse du prix de la voiture à 140.000 roupies (environ 2.000 euros), contre 100.000 roupies envisagés au début, des retards dans la production, des interrogations sur la fiabilité du véhicule après deux rappels, et l'image d'une voiture "de mauvaise qualité" ont dissuadé nombre d'acheteurs potentiels.

"Nous ne l'avons jamais vendue comme la voiture des plus pauvres. Nous l'avons vendue comme une voiture familiale bon marché et résistante par tous les temps. Point à la ligne", a déclaré celui qui s'apprête à céder en décembre prochain les rênes du conglomérat indien.

Mais si la Nano n'a pas été à la hauteur des attentes, le rachat de Jaguar Land Rover par le conglomérat indien pour 2,3 milliards de dollars en 2008 a lui porté tous ses fruits. CLSA a récemment relevé sa recommandation sur Tata Motors à "surperformance" du fait de ses deux marques de luxe britanniques.

"Au final, je ne considère pas (la Nano) comme un fiasco. Je considère que nous avons gâché un succès initial", a dit Ratan Tata, 74 ans.

Lors du salon de New Delhi, le constructeur doit lancer une Nano roulant au gaz naturel comprimé, a déclaré un responsable de la marque, mais il faudra encore un an avant qu'une version diesel soit disponible. Selon certains analyste, c'est cette version-là qui sera la clé du succès du véhicule en Inde où le prix de l'essence est 56% plus élevé que celui du gasoil, la taxation des deux carburants étant différente.

"Je crois que nous assisterons à la résurrection de ce produit à l'avenir", a assuré Ratan Tata.

Tony Munroe, Jean Décotte pour le service français, édité par Gilles Guillaume