GENÈVE (Reuters) - L'expert des droits de l'homme des Nations Unies en Birmanie a déclaré mardi que la Russie et la Chine fournissaient à la junte des avions de combat utilisés contre des civils, et a exhorté le Conseil de sécurité des Nations Unies à mettre un terme aux exportations d'armes utilisées pour commettre des atrocités.

Thomas Andrews, un ancien membre du Congrès américain occupant ce poste indépendant, a publié un rapport qui désigne également la Serbie comme l'un des trois pays fournissant des armes à l'armée birmane depuis sa prise de pouvoir l'année dernière, en sachant "parfaitement qu'elles seraient utilisées pour attaquer des civils".

"Il devrait être incontestable que les armes utilisées pour tuer des civils ne devraient plus être transférées en Birmanie", a-t-il déclaré dans un communiqué.

Le rapport indique que la Russie a également fourni des drones, deux types d'avions de combat et deux sortes également de véhicules blindés, dont un équipé de systèmes de défense aérienne. La Chine a également tranféré des avions de chasse tandis que la Serbie a envoyé des roquettes et des obus d'artillerie.

Selon des associations citées dans le rapport, au moins 1.500 civils ont été tués depuis le coup d'État, et plus de 300.000 personnes ont été déplacées.

La junte a déclaré qu'elle luttait contre les "terroristes" et a rejeté ce qu'elle considère comme des interférences de l'Onu.

L'armée birmane et les ministères des Affaires étrangères de la Russie et de la Serbie n'ont pas pu être joints immédiatement pour commenter le rapport.

Thomas Andrews estime que les dirigeants birmans sont vulnérables et peuvent être arrêtés par la communauté internationale, car "si les revenus nécessaires au maintien d'une telle armée sont réduits, la capacité de la junte à agresser et à terroriser le peuple birman diminuera".

(Reportage Stephanie Nebehay et Martin Petty; version française Dina Kartit, édité par Jean-Michel Bélot)