* Marco Tapuano a rencontré Vincent Bolloré à Paris-sources

* Ils ont discuté une alliance entre GVT et TIM Brésil-sources

* Possible offre de T.Italia sur GVT d'ici la fin du mois-source (Actualisé avec détails)

par Gianluca Semeraro et Giselda Vagnoni

ROME/MILAN, 13 août (Reuters) - Vincent Bolloré, président du conseil de surveillance de Vivendi, et Marco Patuano, administrateur délégué de Telecom Italia, se sont rencontrés mercredi pour discuter d'un rachat GVT, la filiale télécoms du groupe français au Brésil, a-t-on appris de deux sources ayant connaissance du dossier.

Bien qu'aucune offre n'ait encore été formulée, Telecom Italia propose de fusionner TIM Brasil, sa filiale mobile au Brésil, avec GVT et, en échange Vivendi prendrait une participation dans l'opérateur télécoms italien, a dit l'une des sources après la réunion entre les deux hommes.

Dans les contours de la transaction en discussions, Telecom Italia ne prévoit pas de lancer une augmentation de capital pour financer l'acquisition de GVT, a ajouté cette source. Il reste à savoir si TIM Brasil fera un appel au marché.

Ceci va à l'encontre de conjectures de Citigroup et autres banques disant que Telecom Italia, très endetté, devrait se tourner vers le marché pour pouvoir mettre la main sur GVT. L'opérateur a procédé à des cessions d'actifs en Argentine et ailleurs afin d'avoir les fonds nécessaires pour financer d'importants investissements dans ses réseaux.

Confirmant ce qu'avait appris Reuters la semaine dernière, la source a dit que Telecom Italia, qui veut contre-carrer les visées de Telefonica sur GVT, pourrait soumettre une offre à Vivendi d'ici la fin du mois.

Telefonica et Telecom Italia - le premier étant le principal actionnaire du second - sont concurrents frontaux sur le marché de la téléphonie mobile au Brésil.

Alberto Nagel, administrateur délégué de Mediobanca, était présent à la réunion entre Vincent Bolloré et Marco Patuano, qui a eu lieu à Paris, a poursuivi la source.

Telecom Italia et Vivendi se sont refusés à tout commentaire.

IMPORTANCE DU BRÉSIL

Vincent Bolloré est un des actionnaires de premier plan de Mediobanca, l'influente banque d'investissement qui a longtemps été au coeur de la haute finance italienne. Le milliardaire français est également le principal actionnaire de Vivendi avec une part de 5%.

Mediobanca faisait, avec Telefonica et d'autres établissements financiers italiens, partie de Telco, la holding de contrôle de Telecom Italia avec une part de 22,45%. Mais cette holding est en passe d'être dissoute en raison de la volonté de Mediobanca, de Generali et d'Intesa de vendre leurs parts dans l'opérateur télécoms.

Une fois que Telco sera dissoute, la part de Mediobanca dans Telecom Italia sera de 1,64%.

Le quotidien Il Messaggero a rapporté mercredi que Marco Patuano verrait Vincent Bolloré sous peu pour discuter d'une "alliance capitalistique et financière" entre GVT et la filiale mobile de Telecom Italia au Brésil, TIM Participacoes .

Telefonica a fait le 5 août une offre de 6,7 milliards d'euros pour acquérir GVT, ajoutant que dans le cadre d'une telle transaction, Vivendi pourrait avoir l'opportunité d'acquérir une participation de 8,3% dans Telecom Italia.

Le Brésil est un pays clé tant pour Telecom Italia que pour Telefonica, où le potentiel de croissance est encore important alors que les marchés européens des télécoms sont saturés.

Un rapprochement entre TIM Brésil et GVT permettrait de mieux concurrencer la filiale locale de Telefonica, Vivo , premier opérateur mobile brésilien.

En Bourse, l'action Vivendi a gagné 0,84% à 19,16 euros à la Bourse de Paris. A Milan, Telecom Italia est resté inchangé à 0,823 euro après avoir progressé de jusqu'à 1,6% en séance.

Vivendi publie ses résultats semestriels le 28 août après la clôture du marché. (Avec la contribution de Stephen Jewkes et Dominique Rodriguez)

Valeurs citées dans l'article : Telefonica SA, Telecom Italia SpA, TIM Participacoes SA, VIVENDI