FRANCFORT, 5 mai (Reuters) - Le président du conseil de surveillance de Linde Wolfgang Reitzle a plaidé en faveur du projet de fusion du groupe allemand de gaz industriels avec son concurrent américain Praxair, une transaction de quelque 70 milliards de dollars (63,7 milliards d'euros).

Dans un entretien accordé au Süddeutsche Zeitung, il déclare que ce rapprochement, qui rencontre une forte opposition au sein du groupe, était favorable aussi bien aux travailleurs qu'aux investisseurs.

Les représentants syndicaux de Linde ont donné en décembre un accord de principe au projet de fusion avec Praxair en échange de garanties sur la pérennité des emplois en Allemagne. Ils s'y sont par la suite opposés, jugeant que les salariés perdraient leur influence sur la stratégie avec la délocalisation du siège social hors d'Allemagne.

Les deux groupes poursuivent leurs discussions sur leur projet de fusion entre égaux. Ils avaient espéré arriver à un projet finalisé avant l'assemblée générale des actionnaires prévue le 10 mai.

"L'accord est très bon pour les actionnaires et les salariés obtiennent des garanties sur l'emploi pendant cinq ans", a dit Wolfgang Reitzle, cité par le quotidien allemand.

Les représentants syndicaux disposent de la moitié des sièges au conseil de surveillance, mais Wolfgang Reitzle s'est dit prêt à utiliser son double droit de vote en cas d'opposition à la fusion.

"Bien sûr que je préfèrerais ne pas utiliser ce double droit de vote", poursuit le président du conseil de surveillance de Linde.

Gernot Hahl, à la tête du comité d'entreprise de Linde, a dit n'avoir constaté aucune évolution après lecture de l'interview de Wolfgang Reitzle.

"Nous sommes toujours opposés à l'accord", a-t-il dit à Reuters par téléphone. (Georgina Prodhan, Benoit Van Overstraeten pour le service français)

Valeurs citées dans l'article : Linde AG, Praxair, Inc.