DOCUMENT

D'ENREGISTREMENT

UNIVERSEL 2024

Le présent Document d'Enregistrement Universel a été déposé le 2 avril 2024 auprès de de l'AMF en sa qualité d'autorité compétente au titre du règlement (UE) n ° 2017/1129, sans approbation préalable conformément à l'article 9 dudit règlement.

Le Document d'Enregistrement Universel peut être utilisé aux fins d'une offre au public de titres financiers ou de l'admission de titres financiers à la négociation sur un marché réglementé s'il est complété par une note relative aux titres financiers et le cas échéant, un résumé et tous les amendements apportés au Document d'Enregistrement Universel. L'ensemble alors formé est approuvé par l'AMF conformément au règlement (UE) n° 2017/1129.

En application de l'article 19 du règlement (UE) n° 2017/1129, les informations suivantes sont incluses par référence dans le présent Document d'Enregistrement Universel :

  • Pour l'exercice 2022, le Document d'Enregistrement Universel d'Abivax déposé auprès de l'AMF le 4 mai 2023 sous le numéro D.23-0394 contient les comptes sociaux historiques, les Rapports des commissaires aux comptes, le Rapport de gestion, ainsi que les chiffres clés d'Abivax ; et
  • Pour l'exercice 2021, le Document d'Enregistrement Universel d'Abivax déposé auprès de l'AMF le 28 avril 2022 sous le numéro D.22-0372 contient les comptes sociaux historiques, les Rapports des commissaires aux comptes, le Rapport de gestion, ainsi que les chiffres clés d'Abivax.

Des copies de ce Document d'Enregistrement Universel sont disponibles sans frais auprès de la Société au 7-11 boulevard Haussmann, 75009 Paris, France, ainsi que par voie électronique sur le site Internet de la Société (www.abivax.com) et sur le site Internet de l'AMF (www.amf-france.org).

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1.

Présentation du groupe et des activités

4

1.1

Présentation générale

4

1.2

Événements importants dans le développement des activités de la

26

Société

1.3

Stratégie

29

1.5

Propriété intellectuelle

32

1.7

Questions environnementales

51

1.8

Filiales et participations

51

2. Facteurs de risques

51

2.1

Présentation des facteurs de risques

53

2.2

Dispositif de contrôle interne et gestion des risques

89

3. Gouvernement d'entreprise

90

3.1

Composition et fonctionnement du Conseil d'administration

90

3.2

Modalités et fonctionnement de la Direction Générale

103

3.3

Rémunération des mandataires sociaux

103

4. Examen de la situation financière

118

4.1

Faits marquants de l'exercice 2023

120

4.3 Analyse des résultats du Groupe

124

4.4

Investissements

135

4.5

Perspectives et tendances

135

4.6

Dividendes

138

4.7

Conventions et engagements réglementés et opérations avec les

138

parties liées

4.8

Procédures judiciaires et arbitrages

141

4.9

Contrats importants

141

5. Etats financiers de l'exercice clos le 31 décembre 2023

146

5.1

États financiers consolidés IFRS de la Société pour l'exercice clos le

146

31 décembre 2023

5.2

Rapport des commissaires aux comptes sur les états financiers

222

consolidés IFRS du Groupe

5.3

États financiers sociaux de la Société pour l'exercice clos le 31

228

décembre 2023

5.4

Rapport des commissaires aux comptes sur les comptes annuels de

260

la Société

5.5

Informations sur délais de paiement et tableau des 5 derniers

264

exercices

6. Informations concernant la Société, son capital et son actionnariat

265

6.1

Informations juridiques

265

6.2 Actionnariat

266

6.3

Informations sur le capital social

271

7. Informations complémentaires

297

7.1

Personnes responsables

297

7.2

Contrôleurs légaux des comptes

298

7.3

Glossaire

298

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7.4 Documents accessibles au public

298

7.5 Tables de concordance

298

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REMARQUES GÉNÉRALES

Définitions

Dans le présent Document d'Enregistrement Universel, et sauf mention contraire:

  • les termes « Abivax » ou « Société » désignent la société Abivax, société anonyme dont le siège social est situé au 7-11 boulevard Haussmann, 75009 Paris, France, immatriculée au Registre du Commerce et des Sociétés de Paris sous le numéro 799 363 718, et
  • le terme « Groupe » désigne la Société et sa filiale, Abivax LLC, une société américaine à responsabilité limitée (Limited Liability Company) constituée le 20 mars 2023 et dont elle détient 100 % du capital social et des droits de vote.

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Avertissement

Le présent Document d'Enregistrement Universel contient des informations relatives à l'activité de la Société ainsi qu'aux marchés sur lesquels celle-ci opère. Ces informations proviennent d'études réalisées soit par des sources internes soit par des sources externes (par exemple : publications du secteur, études spécialisées, informations publiées par des sociétés d'études de marché, rapports d'analystes). La Société estime que ces informations donnent à ce jour une image fidèle de ses marchés de référence et de son positionnement concurrentiel sur ces marchés.

Toutefois, ces informations n'ont pas été vérifiées par un expert indépendant et la Société ne peut pas garantir qu'un tiers utilisant des méthodes différentes pour réunir, analyser ou calculer des données sur les marchés obtiendrait les mêmes résultats.

Le présent Document d'Enregistrement Universel contient des indications sur les perspectives et axes de développement de la Société. Ces indications sont parfois identifiées par l'utilisation du futur, du conditionnel ou de termes à caractère prospectif tels que « estimer », « considérer », « envisager », « penser », « avoir pour objectif »,

  • s'attendre à », « entendre », « devoir », « ambitionner », « croire », « souhaiter », « pouvoir » ou, le cas échéant, la forme négative de ces mêmes termes, ou toute autre variante ou terminologie similaire.

Ces informations ne sont pas des données historiques et ne doivent pas être interprétées comme des garanties que les faits et données énoncés se produiront. Ces informations sont fondées sur des données, hypothèses et estimations considérées comme raisonnables par la Société. Elles sont susceptibles d'évoluer ou d'être modifiées en raison des incertitudes liées notamment à l'environnement économique, financier, concurrentiel et réglementaire.

Ces informations sont mentionnées dans différents paragraphes du présent Document d'Enregistrement Universel et contiennent des données relatives aux intentions, estimations et objectifs de la Société concernant, notamment, les marchés dans lesquels elle évolue, sa stratégie, sa croissance, ses résultats, sa situation financière, sa trésorerie et ses prévisions. Les informations prospectives mentionnées dans le présent Document d'Enregistrement Universel sont données uniquement à la date du présent Document d'Enregistrement Universel. La Société opère dans un environnement concurrentiel et en constante évolution. Elle ne peut donc anticiper tous les risques, incertitudes ou autres facteurs susceptibles d'affecter son activité, leur impact potentiel sur son activité ou encore dans quelle mesure la matérialisation d'un risque ou d'une combinaison de risques pourrait avoir des résultats significativement différents de ceux mentionnés dans toute information prospective, étant rappelé qu'aucune de ces informations prospectives ne constitue une garantie de résultats réels.

Les investisseurs sont invités à lire attentivement les facteurs de risques décrits au Chapitre 2 « Facteurs de risques » du présent Document d'Enregistrement Universel avant de prendre toute décision d'investissement. La réalisation de tout ou partie de ces risques est susceptible d'avoir un effet défavorable significatif sur les activités, la situation financière, les résultats ou les perspectives de la Société. En outre, d'autres risques, non encore identifiés ou considérés comme non significatifs par la Société, à la date d'enregistrement du présent Document d'Enregistrement Universel, pourraient également avoir un effet défavorable significatif.

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1. Présentation du groupe et des activités

1.1 Présentation générale

1.1.1 Introduction

Abivax est une société de biotechnologie qui a atteint le stade des essais cliniques et qui est axée sur le développement de thérapeutiques exploitant les mécanismes naturels de régulation de l'organisme pour stabiliser la réponse immunitaire chez les patients atteints de maladies inflammatoires chroniques. La société évalue actuellement son candidat- médicament phare, obefazimod, dans le cadre d'essais cliniques de phase 3 pour le traitement des adultes souffrant de rectocolite hémorragique (« RCH ») active modérée à sévère. La société est également en phase de planification du lancement d'un essai clinique de phase 2b d'obefazimod chez des patients atteints de la maladie de Crohn (« MC »), tout en évaluant d'autres indications inflammatoires potentielles.

La société privilégie les indications pour lesquelles les traitements existants n'ont pas été en mesure de répondre à d'importants besoins des patients, et pour lesquelles elle pense que ses médicaments expérimentaux pourraient se différencier considérablement des thérapies actuellement disponibles. Les indications ciblées concernent de vastes populations et représentent de grandes opportunités commerciales, sous réserve de l'obtention des autorisations réglementaires et du succès de la mise sur le marché du produit. La société se concentre d'abord sur les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (« MICI ») qui entraînent une inflammation de l'appareil digestif, dont les deux formes les plus courantes sont la RCH et la MC. En 2022, un total d'environ 2,9 millions de patients aux États-Unis, dans quatre pays de l'Union européenne (France, Allemagne, Italie et Espagne ou « UE4 »), au Royaume-Uni et au Japon souffraient de MICI, dont 1,5 million rien qu'aux États-Unis.

L'un des principaux objectifs du traitement des MICI est d'obtenir une rémission clinique durable tout en préservant la qualité de vie du patient et en tenant compte de ses préoccupations concernant les effets indésirables potentiels. Bien qu'un certain nombre de thérapies différentes soient autorisées pour la RCH et la MC, la grande majorité d'entre elles nécessitent une administration chronique par injections ou perfusions intraveineuses, et elles peuvent être accompagnées de mises en garde sérieuses et inquiétantes concernant, entre autres, des risques d'infections graves entraînant des hospitalisations, voire des décès, et une augmentation des risques de différents cancers. La grande majorité des patients atteints de MICI ne parviennent pas à la rémission clinique avec les thérapies existantes, et ils sont nombreux à perdre leur réponse à ces traitements au fil du temps, en particulier les patients traités par inhibiteur du TNF- alpha chez qui l'apparition d'anticorps anti-médicament est très fréquente. En outre, malgré le nombre croissant de médicaments biosimilaires - par exemple des traitements à base d'inhibiteurs du TNF-alpha - qui existent désormais pour le traitement des MICI, ceux-ci n'atténuent malheureusement aucune des inquiétudes suscitées par les effets indésirables potentiels qui incitent souvent les patients à repousser, voire à refuser, le passage à des thérapies plus avancées. Par ailleurs, bien qu'un petit nombre de thérapies par voie orale aient été récemment approuvées pour le traitement des MICI, celles-ci s'accompagnent également d'un risque d'effets indésirables préoccupants, ce qui peut dissuader les patients de se lancer dans ces thérapies avancées. Par conséquent, les patients atteints de MICI active modérée à sévère continuent de faire face à un besoin important et non satisfait de nouvelles thérapies orales offrant une efficacité durable, des profils de sécurité améliorés, et répondant aux exigences minimales préalables à leur introduction. Qui plus est, nous pensons que le marché des MICI offre un fort potentiel de croissance en raison de la hausse du nombre de diagnostics de ces maladies et de la pénétration accrue de traitements oraux présentant de meilleurs rapports bénéfice/ risque.

Abivax estime que son candidat-médicament phare, obefazimod, se différencie des approches concurrentes pour le traitement des MICI grâce à son mécanisme d'action innovant. Il a ainsi été démontré qu'obefazimod augmente spécifiquement la production d'un produit d'épissage microARN unique, appelé miR-124, qui joue un rôle essentiel dans la régulation de la réponse inflammatoire. Dans une situation d'inflammation, le miR-124 agit comme un régulateur naturel de la réponse inflammatoire qui contrôle la progression de l'inflammation et rétablit l'homéostasie du système immunitaire, sans provoquer d'immunosuppression plus large. Contrairement aux thérapies avancées qui sont disponibles actuellement et qui sont prescrites après les thérapies conventionnelles, dont certaines ne ciblent qu'une cytokine ou une seule voie, le miR-124 module l'expression de plusieurs cytokines et de plusieurs voies inflammatoires essentielles. La modulation simultanée de plusieurs voies inflammatoires peut se traduire par une efficacité plus durable sur le long terme, ce qui est essentiel dans le cas des maladies chroniques comme les MICI et pourrait permettre à obefazimod de se différencier des traitements actuellement disponibles pour ces maladies.

Dans les essais cliniques de phase 2 d'obefazimod pour le traitement de la RCH active modérée à sévère, conformément aux effets pharmacologiques observés dans les études précliniques, un début de soulagement des symptômes a été observé dès le huitième jour de traitement, accompagné de réductions significatives des saignements rectaux et de la

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fréquence des selles. Dans l' essai clinique de phase 2b sur le traitement d'induction, auquel ont participé 252 patients, l'obefazimod a atteint le critère d'évaluation principal, à savoir, une réduction statistiquement significative du score Mayo modifié (une mesure de l'activité de la maladie) par rapport au placebo. De surcroît, ont été observé des taux élevés de rémission clinique durable et de nouvelle rémission clinique lors de l'extension en ouvert de l'essai sur le traitement de maintenance, au cours de laquelle les patients dont environ 45 % avaient déjà été exposés à des médicaments biologiques ou à des inhibiteurs des Janus kinases (« JAK ») ont été suivis sur une période maximale de traitement de deux ans. Plus de 90 % des patients ayant déjà été exposés à une thérapie avancée avant de participer à l'essai étaient hautement réfractaires, deux thérapies avancées précédentes ayant abouti à un échec.

En avril 2023, ont été publié les résultats de l'analyse finale de l' essai clinique de phase 2 en ouvert sur le traitement de maintenance auquel ont participé 217 patients, dont 164 (76 %) ont terminé la deuxième année de traitement oral avec 50 mg d'obefazimod une fois par jour. À l'issue de la deuxième année de traitement, 114 des 217 patients recrutés (53 %) ont obtenu une rémission clinique et 158 patients (73 %) une réponse clinique. Parmi les 98 patients réfractaires aux traitements biologiques, 66 (67 %) ont présenté une réponse clinique, 38 (39 %) une rémission clinique, 46 (47 %) une amélioration endoscopique et 20 (20 %) une rémission endoscopique à la semaine 96. Parmi les 124 patients ayant obtenu une réponse clinique à la fin de la période d'induction de 8 semaines de l'essai en double aveugle, 82 (66 %) ont obtenu une rémission clinique à la semaine 48, en appliquant la méthode basée sur une nouvelle randomisation des répondeurs (re-randomization) dont l'emploi est classique dans les essais cliniques de phase 3 sur le traitement de maintenance. Sur les 124 patients ayant montré une réponse clinique à la semaine 8, 74 (60 %) ont présenté une rémission clinique, 95 (77 %) une réponse clinique, 79 (64 %) une amélioration endoscopique et 52 (42 %) une rémission endoscopique à la semaine 96.

En septembre 2023, la société a communiqué les résultats d'une analyse intermédiaire de la réduction progressive de la dose de 50 mg à 25 mg pour la troisième et la cinquième année du traitement de maintenance par obefazimod en ouvert chez des patients atteints de RCH. Ces patients ont reçu 50 mg d'obefazimod par voie orale, une fois par jour, pendant environ quatre ans dans l'essai clinique de phase 2a et environ deux ans dans l'essai clinique de phase 2b. Les patients pouvaient participer à l'essai si leur sous-score endoscopique Mayo était égal à 0 ou 1. Les patients éligibles sont passés à 25 mg et une analyse intermédiaire a été réalisée à la semaine 48 avec une date limite de prise en compte des données au 31 juillet 2023. Sur les 71 patients éligibles, 63 ont effectué la visite programmée au bout de 48 semaines. Parmi ces patients, 53 sur 63 (84 %) présentaient un bon contrôle de la maladie (stabilité ou amélioration de leur score Mayo modifié). Aucun nouveau signal de sécurité n'a été détecté chez les patients atteints de RCH traités avec obefazimod par voie orale une fois par jour sur une période maximale de cinq ans.

Le profil de tolérance d'obefazimod indique qu'il pourrait offrir une différenciation clinique importante. Au 30 novembre 2023 (dernière date limite de prise en compte des données de sécurité), 1 082 sujets avaient reçu obefazimod selon différents schémas d'administration, dans l'ensemble des essais cliniques en ouvert terminés ou en cours, toutes indications confondues, dont 248 sujets pendant plus de 6 mois et 226 pendant plus d'un an. En outre, 146 sujets participant au programme ABTECT avaient reçu obefazimod ou un placebo en aveugle.

En octobre 2022, Abivax a lancé les essais cliniques pivots de phase 3 d'obefazimod pour le traitement de la RCH active modérée à sévère. Il s'agit de deux essais sur le traitement d'induction (ABTECT-1 et ABTECT-2) et un essai sur le traitement de maintenance (ABTECT). L'annonce des premiers résultats des essais ABTECT-1 et ABTECT-2 sur le traitement d'induction est attendue pour le premier trimestre 2025, et celle des premiers résultats de l'essai ABTECT sur le traitement de maintenance pour le premier trimestre 2026.

La demande d'autorisation d'un nouveau médicament expérimental (« IND », Investigational New Drug) pour un essai clinique de phase 2b sur des patients atteints de la maladie de Crohn (MC) a été autorisée par la FDA au quatrième trimestre 2023, et la société prévoit de lancer le recrutement au troisième trimestre 2024. La société a l'intention d'annoncer les premiers résultats de l'essai de phase 2b sur le traitement d'induction au cours du second semestre 2026, l'objectif étant de démontrer que la réponse clinique et le profil de tolérance sont cohérents avec ceux qui ont déjà été observés lors de nos essais cliniques sur la RCH active modérée à sévère. En fonction des résultats de cet essai clinique de phase 2b, s'ils sont positifs, la société entend poursuivre le développement avec un essai clinique de phase 3.

1.1.1.1 Pipeline de la société à la date d'enregistrement du présent Document d'Enregistrement Universel

Le principal candidat-médicament de la société, obefazimod, est en cours de développement clinique pour le traitement de la RCH active modérée à sévère. Abivax poursuit le développement d'obefazimod pour le traitement de la maladie de Crohn et explore d'autres indications inflammatoires potentielles pour lesquelles les recherches pourraient être poursuivies, à condition de disposer des ressources et du financement nécessaires. Parallèlement, la société utilise la plateforme miR-124 pour créer de nouvelles molécules qui viendront reprendre le flambeau.

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Le tableau ci-dessous présente les détails relatifs aux stades actuels de développement des principaux candidats médicaments de la société :

(1) Décision subordonnée aux résultats des essais d'indiction de phase 3 sur la monothérapie.

1.1.1.2 Introduction aux MICI et contraintes des traitements existants

Les MICI, dont la RCH et la MC, sont des affections inflammatoires chroniques de l'appareil digestif, à médiation immunitaire, qui durent toute la vie et auxquelles peuvent contribuer de nombreux facteurs, notamment des facteurs génétiques, environnementaux et immunologiques. La RCH et la MC sont les deux formes de MICI les plus fréquentes et se caractérisent par une dérégulation des lymphocytes qui contribue à l'inflammation. La RCH et la MC sont des affections inflammatoires chroniques de l'appareil digestif, avec des poussées récurrentes entrecoupées de rémissions, qui apparaissent le plus souvent à l'adolescence et au début de l'âge adulte. La RCH touche la paroi interne du gros intestin et les symptômes consistent notamment en des douleurs abdominales et des diarrhées, souvent accompagnées de sang et de mucus. La MC peut affecter la paroi intestinale dans toute son épaisseur et l'intégralité du tube digestif, de la bouche à l'anus. Les symptômes de la MC comprennent des douleurs abdominales, des diarrhées ainsi que d'autres symptômes plus généraux, comme la perte de poids, des carences nutritionnelles et de la fièvre.

En 2022, les MICI touchaient environ 1,5 million de patients rien qu'aux États-Unis. Toujours en 2022, dans ce même pays, la prévalence de la RCH était estimée à environ 0,9 million de patients et celle de la MC à environ 0,6 million de patients. La prévalence des MICI dans l'UE4 et au Royaume-Uni est estimée à 1,2 million de personnes, dont environ 0,7 million de patients souffrant de RCH et 0,5 million de MC. En 2022, environ 2,9 millions de patients au total, aux États-Unis, dans l'UE4, au Royaume-Uni et au Japon souffraient de MICI. Ce chiffre devrait augmenter et atteindre environ 3,0 millions de patients d'ici à 2028.

L'un des principaux objectifs du traitement des MICI est d'obtenir une rémission clinique durable tout en préservant la qualité de vie du patient et en tenant compte de ses préoccupations concernant les effets indésirables potentiels. Bien qu'un certain nombre de thérapies différentes soient autorisées pour la RCH et la MC, la grande majorité d'entre elles nécessitent une administration chronique par injections ou perfusions intraveineuses, et elles peuvent être accompagnées de mises en garde sérieuses et inquiétantes concernant, entre autres, des risques d'infections graves entraînant des hospitalisations, voire des décès, et une augmentation des risques de différents cancers. La grande majorité des patients atteints de MICI ne parviennent pas à la rémission clinique avec les thérapies existantes, et ils sont nombreux à perdre leur réponse à ces traitements au fil du temps, en particulier les patients traités par un inhibiteur du TNF-alpha chez qui l'apparition d'anticorps anti-médicament est très fréquente. En outre, malgré le nombre croissant de médicaments biosimilaires - par exemple des traitements à base d'inhibiteurs du TNF-alpha - qui existent désormais pour le traitement des MICI, ceux-ci n'atténuent malheureusement aucune des inquiétudes suscitées par les effets indésirables potentiels qui incitent souvent les patients à repousser, voire à refuser, le passage à des thérapies plus avancées. Par ailleurs, bien qu'un petit nombre de thérapies par voie orale aient été récemment approuvées pour le traitement des MICI, celles-ci s'accompagnent également d'un risque d'effets indésirables préoccupants, ce qui peut dissuader les patients de se lancer dans ces thérapies avancées. Par conséquent, les patients atteints de MICI active modérée à sévère continuent de faire face à un besoin important et non satisfait de nouvelles thérapies orales offrant une efficacité durable, des profils de sécurité améliorés, et répondant aux exigences minimales préalables à leur introduction. Qui plus est, nous pensons que le marché des MICI offre un fort potentiel de croissance en raison de la hausse du nombre de

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diagnostics de ces maladies et de la pénétration accrue de traitements oraux présentant de meilleurs rapports bénéfice/ risque.

En 2022, les ventes de produits pharmaceutiques pour les MICI se sont élevées à 16,3 milliards USD aux États-Unis et à 7,4 milliards USD dans le reste du monde, soit un total de 23,7 milliards USD à l'échelle mondiale. En 2028, selon les estimations, les ventes de produits pharmaceutiques pour les MICI devraient atteindre 17,5 milliards USD aux États-Unis et 26,8 milliards USD dans le monde. Les ventes mondiales sur le marché de la RCH étaient de 7,4 milliards USD en 2022 et sont estimées à 10,2 milliards USD pour 2028, tandis que les ventes mondiales sur le marché de la MC étaient de 16,3 milliards USD en 2022 et sont estimées à 16,6 milliards USD pour 2028. Nous pensons que le marché des MICI offre un fort potentiel de croissance en raison de la hausse du nombre de diagnostics de ces maladies et de la pénétration accrue des traitements oraux présentant de meilleurs rapports bénéfice/risque. Parmi les facteurs permettant aux médicaments oraux de gagner d'importantes parts de marché, il convient de citer la préférence des médecins et des patients pour la commodité de l'administration orale par rapport aux médicaments injectables, la demande croissante de thérapies efficaces à long terme et l'opportunité, grâce à des médicaments oraux puissants et bien tolérés, d'élargir le segment de la population souffrant de RCH active modérée à sévère qui suit un traitement.

Le traitement médical des MICI se divise généralement en deux parties : l'induction et la maintenance. Le traitement d'induction sert à réduire rapidement l'inflammation (en trois mois maximum) tandis que le traitement de maintenance vise à pérenniser cette réduction. Les patients atteints de MICI sont classés en fonction de l'activité de leur maladie (légère à modérée ou modérée à sévère) selon le niveau des symptômes ressentis, les biomarqueurs inflammatoires et la sévérité endoscopique de la maladie. Actuellement, la norme de soin pour les patients atteints de MICI active modérée à sévère consiste à réduire l'inflammation à l'aide d'anti-inflammatoires. Les patients souffrant de MICI actives légères à modérées sont traités par ce que l'on appelle les « thérapies conventionnelles » à base d'anti-inflammatoires comme les aminosalicylates (par exemple, les 5-ASA), les immunosuppresseurs ou immunomodulateurs (par exemple, la 6- mercaptopurine, le méthotrexate et l'azathioprine), ainsi que les corticoïdes.

Malgré le recours largement répandu aux thérapies conventionnelles pour traiter les MICI actives légères à modérées, compte tenu de la nature progressive et chronique de la RCH et de la MC, de nombreux patients voient l'activité de leur maladie empirer au fil du temps et devenir modérée à sévère. Ces patients et leurs médecins doivent alors envisager des traitements plus ciblés, généralement appelés « thérapies avancées ». La majorité des thérapies avancées nécessitent une administration parentérale chronique, notamment les inhibiteurs du TNF-alpha (par exemple, infliximab, adalimumab et golimumab), les inhibiteurs des interleukines IL-12/23 (ustekinumab), les anticorps anti-intégrine (vedolizumab) ou les inhibiteurs de l'IL-23 (mirikizumab). Il existe également deux catégories de traitements par voie orale : les inhibiteurs de JAK (par exemple, tofacitinib, filgotinib et upadacitinib) et les agonistes des récepteurs de la sphingosine-1-phosphate (« S1P ») (ozanimod). Bien que ces thérapies aient prouvé leur efficacité dans la RCH et/ou la MC, la majorité des patients atteints de MICI ne parviennent pas à une rémission clinique et ils sont nombreux à perdre la réponse au fil du temps, en particulier les patients traités aux inhibiteurs du TNF-alpha, chez qui l'apparition d'anticorps anti-médicament est fréquente. Comme les mécanismes d'action de ces médicaments sont mal connus, chaque fois qu'un patient épuise une ligne de traitement avancée, il a moins de chances de répondre à suivante tout au long de son parcours de soins.

Chaque classe de thérapies avancées est associée à des effets indésirables notables et oblige à faire des compromis en matière de sécurité qui doivent être pris en compte avant de démarrer le traitement. Par exemple :

  • Pour les inhibiteurs du TNF-alpha,des mises en garde « dans la boîte noire » (avertissements inclus dans un encadré noir) concernant le risque accru d'infections graves pouvant entraîner une hospitalisation ou un décès et diverses formes de cancer figurent dans la United States Prescribing Information (USPI) et des mises en garde similaires sont indiquées dans le Résumé des Caractéristiques du Produit (« RCP ») de l'Agence Européenne des Médicaments (« EMA »).
  • Pour les inhibiteurs des IL-12/23,des mises en garde concernant les risques d'infections graves, de tuberculose, de cancer et de syndrome d'encéphalopathie postérieure réversible (« SEPR ») figurent sur l'étiquetage.
  • Pour les anticorps anti-intégrine,des mises en garde figurent sur l'étiquetage concernant le risque de leucoencéphalopathie multifocale progressive (« LEMP ») et le fait que la spécificité intestinale du vedolizumab peut être associée à une exacerbation ou à l'apparition de manifestations extra-intestinales.
  • Pour les inhibiteurs de l'IL23,des mises en gardes concernant des risques d'infections sévères et d'élévation des enzymes hépatiques existent dans l'UE (le mirikizumab n'est pas autorisé aux États-Unis).
  • Pour les inhibiteurs de JAK,des mises en garde « dans la boîte noire » concernant le risque accru d'infections graves pouvant entraîner une hospitalisation ou un décès, le risque d'augmentation de la mortalité toutes causes confondues, de cancer, de décès d'origine cardiovasculaire, d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux et de thromboses figurent dans l'USPI, et les mises en garde sont similaires dans l'UE.

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  • Pour les agonistes des récepteurs de la S1P,les mises en garde indiquées dans l'étiquetage concernent les risques d'infections, de bradyarythmie et de prolongation du temps de conduction auriculoventriculaire, de lésions hépatiques et d'œdème maculaire. Ces avertissements obligent à respecter de multiples conditions préalables avant de pouvoir démarrer le traitement. Il existe également un risque de LEMP.

Avant de décider, le cas échéant, du traitement à mettre en place, les patients et les médecins doivent tenir compte, pour toutes les thérapies, de la lourdeur que représente l'administration parentérale chronique de médicaments injectables tout au long de la vie, et des mises en garde éventuelles concernant la sécurité.

Le graphique suivant décrit la situation actuelle du traitement de la RCH :

Pour les patients qui ne répondent pas ou plus au traitement, ou qui présentent des complications, une intervention chirurgicale peut être nécessaire. Environ 50 à 80 % des patients atteints de la maladie de Crohn et 10 à 30 % des patients atteints de RCH doivent subir une opération chirurgicale au cours de leur vie. À la lumière de ce qui précède, nous pensons qu'il existe d'importants besoins médicaux non satisfaits dans le modèle de traitement de la RCH. En effet, les thérapies existantes sont imparfaites en raison de leurs caractéristiques cliniques défavorables et de leur efficacité limitée et souvent éphémère. Le fait que les patients préfèrent en général les médicaments oraux aux produits injectables indique qu'il existe une opportunité de marché inexploitée pour des thérapies orales efficaces et bien tolérées.

1.1.2 Les programmes

Le candidat-médicament phare, obefazimod, est en cours de développement clinique pour le traitement de la RCH active modérée à sévère. La société continue de développer obefazimod pour le traitement de la maladie de Crohn et explore d'autres indications inflammatoires pour lesquelles elle pourrait chercher à obtenir une autorisation, à condition de disposer des ressources et du financement nécessaires. Parallèlement, la société utilise la plateforme miR-124 pour créer de nouvelles molécules qui viendront reprendre le flambeau.

1.1.2.1 Obefazimod : le candidat-médicament phare pour le traitement des maladies inflammatoires

Obefazimod, le principal candidat-médicament, est une petite molécule à prendre par voie orale qui est en cours de développement clinique pour le traitement de la RCH active modérée à sévère. La société pense qu'obefazimod est le seul candidat-médicament sous forme de petite molécule actuellement en phase de développement clinique dont le mécanisme d'action est capable de renforcer spécifiquement l'expression d'un seul microARN, le miR-124, qui joue un rôle essentiel dans la régulation de la réponse inflammatoire.

Dans l'essai clinique de phase 2b sur le traitement d'induction, auquel ont participé 252 patients, obefazimod a atteint le critère d'évaluation principal, à savoir, une réduction statistiquement significative du score Mayo modifié (une mesure de l'activité de la maladie) par rapport au placebo. Un début de soulagement des symptômes dès le huitième jour de traitement est observé, accompagné de réductions significatives des saignements rectaux et de la fréquence des selles, en cohérence avec les effets pharmacologiques observés dans les études précliniques, ainsi que des taux élevés de rémission clinique durable et de nouvelle rémission clinique, lors de l'extension en ouvert de l'essai sur le traitement de

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