Cet ajustement de la valorisation est parfaitement logique. Il confère à l'opérateur des aéroports parisiens Charles de Gaulle et Orly une valeur d'entreprise de €20 milliards, partagée équitablement entre la dette et les capitaux propres. 

Il est assez difficile d'estimer le cash-flow libre distribuable  aux actionnaires. Sur une base annuelle, et en lissant les investissements de rénovation, hors acquisitions et évènements exceptionnels, on peut néanmoins l'estimer sans trop se mouiller entre €600 et €800 millions. 

En supposant que ce cash-flow libre soit entièrement distribué en dividendes, avec une capitalisation boursière de €10 milliards, donc peu ou prou €100 euros par action, le rendement oscillerait entre 6% et 8%, c'est-à-dire au niveau de l'obligataire AAA actuel avec un prime de risque entre 2 et 4%.  

ADP annonçait hier que son trafic était désormais revenu à sa normale pré-pandémie. C'est une bonne nouvelle pour le groupe, très exposé au lucratives lignes long-courrier en provenance d'Asie. Cette caractéristique lui a toujours valu une prime de valorisation par rapport à ses pairs européens, plus exposés aux compagnies low-cost et aux vols court-courriers. 

On mettra au crédit du gestionnaire d'aéroports français ses investissements pour l'instant réussis en Turquie et en Inde. D'ici 2025, un tiers de son chiffre d'affaires devrait avoir une origine extra-européenne. 

Le projet de privatisation raté n'a semble-t-il pas découragé les appétits des grandes institutions financières actionnaires du groupe. On note la remarquable montée au capital de Predica, la filiale assurance du Crédit Agricole, désormais troisième actionnaire derrière Vinci — qui s'est toujours vu comme le mieux placé parmi les potentiels repreneurs — et l'Etat.

Viennent juste ensuite le fonds de pension national canadien et le fonds souverain d'Abu Dahbi.