Après un début de séance dans le rouge, Air France-KLM a finalement pris de la hauteur sur la place de Paris (+4,77% à 10,87 euros), dans le sillage de résultats 2018 en progression, mais également de la fin des conflits sociaux au sein d’Air France et de la résolution des divergences stratégiques au sommet du groupe.

" La solide performance des équipes commerciales et la poursuite de la maîtrise des coûts ont permis de compenser en partie l'impact des grèves du premier semestre chez Air France ainsi que les effets négatifs de la hausse de la facture carburant ", a résumé Benjamin Smith, le directeur général d'Air France-KLM.

Dans le détail, Air France a publié bénéfice net (part du groupe) de 409 millions d'euros en 2018, contre 163 millions d'euros un an plus tôt. De son côté, le résultat d'exploitation a atteint 1,332 milliard d'euros (-519 millions sur un an), une performance légèrement inférieure au consensus Refinitiv (1,37 milliard). Quant au chiffre d'affaires, il s'inscrit en hausse de 2,5% à 26,52 milliards d'euros. A taux de change constants, il a progressé de 5%.

Benjamin Smith a pourtant de sérieuses raisons de se réjouir. D'une part, Air France a mis derrière elle les conflits sociaux qui avaient coûté 335 millions d'euros à la compagnie au cours du premier semestre 2018.

" Je suis particulièrement heureux que nous ayons franchi hier la dernière étape de cette séquence, la majorité des pilotes d'Air France ayant approuvé l'accord catégoriel qui leur était proposé ", a ainsi commenté Benjamin Smith.

D'autre part, les dissensions stratégiques ont également été adressées au sommet du groupe entre Benjamin Smith et Pieter Elbers. Ce dernier soutiendra le plan de réorganisation porté par Ben Smith, prévoyant notamment des synergies plus poussées entre Air France et KLM. En conséquence, Pieter Elbers sera maintenu à son poste de président du directoire de KLM en avril prochain. Quant à Ben Smith, il entrera finalement au Conseil de KLM.

Même remis en ordre de marche, Air France-KLM devra faire face en 2019 à un " contexte global (qui) reste incertain au regard de l'environnement géopolitique actuel et des tendances du prix du carburant ". La facture carburant 2019 est prévue en augmentation de 650 millions d'euros pour atteindre 5,6 milliards d'euros.

Dans ce contexte, le groupe entend poursuivre ses démarches de réduction de coûts, avec un objectif de diminution pour 2019 entre -1% et 0% à change et carburant constants.

Enfin, Air France-KLM prévoit cette année d'augmenter les capacités du réseau passage de 2 à 3% par rapport à 2018, sachant que Transavia devrait continuer à croître au rythme soutenu de 9 à 11%.