AMSTERDAM, 14 février (Reuters) - Des centaines de salariés de KLM, la compagnie aérienne néerlandaise mariée depuis 2004 à Air France, se sont retrouvés jeudi devant le siège du transporteur à Amstelveen, aux Pays-Bas, pour remettre une pétition exprimant leur soutien à Pieter Elbers, l'actuel directeur général de KLM.

Le mandat de quatre ans de ce dernier expire en avril et le conseil d'administration d'Air France-KLM se réunit à Paris le 19 février pour discuter de la future stratégie du groupe, avant la publication des résultats 2018 prévue le 20 février.

Depuis sa nomination en septembre, le nouveau directeur général du transporteur Ben Smith n'a eu de cesse de prôner une plus grande intégrations des divisions opérationnelles du groupe alors que KLM continue de vouloir préserver sa structure et sa marque, ce qui a conduit à des tensions entre Ben Smith et Pieter Elbers.

La pétition a été signée par 25.000 salariés KLM, sur un total de 35.000, apportant ainsi massivement leur soutien à leur patron. Les signataires estiment qu'il est l'architecte du succès de KLM et redoutent les conséquences de sa mise à l'écart.

"Il y aurait un vrai risque d'inquiétude chez les salariés (...) si Pieter Elbers était contraint à renoncer à son poste", lit-on dans la lettre, adressée à la présidente d'Air France-KLM Anne Marie Couderc, accompagnant la pétition.

Les meilleures performances financières de KLM, qui a dégagé un bénéfice opérationnel de 960 millions d'euros sur les neuf premiers mois de l'année contre 328 millions pour Air France sur la période, expliquent pour partie les tensions entre les parties néerlandaise et française.

Le ministre des Finances néerlandais Wopke Hoekstra a apporté son soutien à Pieter Elbers et a rencontré lundi son homologue français Bruno Le Maire pour évoquer le dossier. L'Etat français est le premier actionnaire d'Air France-KLM avec une part de 14,29%. (Toby Sterling, Benoit Van Overstraeten pour le service français)