Paris (awp/afp) - Les actionnaires d'Air France-KLM ont largement soutenu mercredi de nouvelles mesures potentielles de renforcement de la structure financière du groupe aérien, déjà recapitalisé en avril avec l'aide de l'Etat français mais toujours durement affecté par la crise liée au Covid-19.

Lors d'une assemblée générale annuelle à huis-clos, les détenteurs de titres de l'alliance aérienne franco-néerlandaise ont soutenu 16 résolutions rendant possible, selon divers mécanismes, de nouvelles émissions d'actions à hauteur d'un montant allant jusqu'à 300% du capital actuel d'ici à la prochaine assemblée générale en 2022, selon une retransmission sur le site internet du groupe.

Les dirigeants d'Air France-KLM gardent ainsi à disposition un ensemble d'outils pour renforcer si nécessaire les fonds propres de l'entreprise, qui a encore perdu 1,5 milliard d'euros au premier trimestre 2021 après 7,1 milliards en 2020, alourdissant sa dette et grignotant sa trésorerie.

L'opération d'aide conclue le 21 avril s'est traduite par la conversion en quasi-fonds propres de trois milliards d'euros de prêts octroyés par l'Etat français au début de la crise. Air France-KLM avait bouclé deux jours plus tôt une augmentation de capital d'un peu plus d'un milliard d'euros, dont 593 millions apportés par l'Etat français.

Ce dernier a ainsi doublé sa participation dans le groupe, à 28,6%.

Mais "des mesures additionnelles seront nécessaires pour renforcer durablement notre bilan (...) et nous replacer sur une trajectoire financière saine" qui permettrait à nouveau au groupe de se financer sur les marchés, a rappelé mercredi le directeur financier Frédéric Gagey.

M. Gagey a évoqué une amélioration de l'activité à la fin du second semestre "et un début de reprise un peu plus satisfaisant à partir de l'été". "Dans nos prévisions actuelles on a des Ebitda (excédents bruts d'exploitation, NDLR) positifs à partir du troisième trimestre", a-t-il ajouté.

L'assemblée générale a voté en faveur de toutes les résolutions, y compris celles sur la rémunération du directeur général Benjamin Smith pour 2020 et 2021. Concernant cette dernière, des éléments de long terme de 2 millions d'euros ont fait polémique aux Pays-Bas où l'Etat, actionnaire du groupe à 9,3%, a indiqué qu'il voterait contre. Les deux résolutions concernant le cas de M. Smith ont recueilli plus de 77% des voix.

Le groupe a rappelé mercredi que M. Smith avait renoncé à 25% de son salaire fixe ainsi qu'à la totalité de sa rémunération variable en 2020, et que ses dirigeants ne toucheraient pas de rémunération de long terme tant que les aides d'Etat ne seraient pas remboursées à 75%.

afp/al