décembre", espère Paris

PARIS (awp/afp) - Les contrats d'études devant mener à un démonstrateur du Système de combat aérien futur (SCAF), projet-phare mené entre la France, l'Allemagne et l'Espagne, devraient être notifiés aux industriels "début décembre", espère le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu.

"La France, pays chef de file du projet, souhaite pouvoir notifier les contrats aux industriels pour l'ensemble des piliers début décembre, à travers la direction générale de l'armement française", affirme le ministre dans un courrier envoyé samedi à des députés et dont l'AFP a pris connaissance dimanche.

"A ce stade, un travail de finalisation des contrats de la phase 1B est en cours, en particulier sur les piliers 3 et 4. Nous pensons que les travaux peuvent se conclure dans les prochains jours", détaille-t-il.

Le programme SCAF est divisé en sept piliers. Le pilier 3 concerne les drones d'appui ("remote carriers"), le pilier 4 porte sur le "cloud de combat" qui connectera l'avion, les drones avec les autres moyens militaires engagés dans une opération. Ces deux piliers sont menés sous la direction de la branche allemande d'Airbus.

"Les négociations sur le pilier 2 se sont achevées en fin de semaine", indique par ailleurs M. Lecornu. Le pilier 2 concerne les moteurs. Il est dirigé par le groupe français Safran, réuni dans une coentreprise, baptisée Eumet, avec l'allemand MTU.

Le pilier 1 porte lui sur l'avion de combat proprement dit. Il est dirigé par Dassault Aviation avec Airbus, qui représente les intérêts de Berlin et Madrid, comme partenaire.

"L'essentiel des discussions et des difficultés de ces 18 derniers mois portait sur le pilier 1", rapporte M. Lecornu. Selon une source proche du dossier, il n'y a plus de désaccord sur ce pilier.

Lors d'une conférence de presse vendredi au côté du chancelier Olaf Scholz, la Première ministre Elisabeth Borne avait affirmé qu'"un accord (avait) été trouvé entre (les) industriels". "Cela suppose une validation des États et je pense que c'est en cours", avait-elle ajouté. Un porte-parole de Dassault avait ensuite déclaré que ce n'était "pas fait".

"Nous veillons à chaque instant à nous assurer de la compatibilité de ce programme avec nos intérêts stratégiques, incluant notre souveraineté technologique et industrielle (...) C'est pourquoi le rôle central de Dassault Aviation dans le projet SCAF est essentiel", assure M. Lecornu aux députés.

Une fois les contrats paraphés et la phase 1B lancée pour un budget de 3,6 milliards d'euros, les études doivent conduire à la construction d'un démonstrateur, sorte de pré-prototype destiné à prouver la fiabilité des technologies retenues et censé voler en 2027.

Le SCAF lui-même n'est pas attendu avant 2040. Il remplacera les Rafale français et les Eurofighters allemands et espagnols.

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