Paris (awp/afp) - Airbus a choisi le moteur d'une filiale italienne de l'américain General Electric (GE) pour équiper le futur drone européen, plutôt que celui du français Safran, a annoncé vendredi l'avionneur, invoquant une meilleure compétitivité de ce produit.

Un mois après la signature par l'Allemagne, la France, l'Italie et l'Espagne du contrat pour développer et produire cet engin destiné à s'affranchir notamment de la dépendance au Reaper américain, Airbus, chef de file industriel du projet, a rendu son verdict pour sa motorisation.

Il s'agira du Catalyst élaboré par Avio Aero, filiale du géant américain GE, a indiqué Jean-Brice Dumont, patron des avions militaires au sein de l'entreprise européenne.

Ce turbopropulseur, dont une version civile doit équiper des avions américains Beechcraft, était en concurrence avec une motorisation issue d'un hélicoptère, proposée par Safran.

Le Catalyst a été sélectionné pour sa meilleure compétitivité, a expliqué M. Dumont: "on a une solution qui est plus mûre, qui est en vol d'essai sur un appareil commercial (...), nous avons estimé, dans la comparaison, un risque de développement plus faible".

"C'est très important dans un programme militaire en coopération où les plannings sont tendus, et où on a un départ lancé qui est compliqué à gérer", a-t-il développé.

En outre, le moteur de GE-Avio présente de meilleures performances techniques et une "meilleure économie, en particulier sur la phase en service", a justifié le dirigeant d'entreprise.

Devançant les critiques potentielles sur le choix d'un moteur lié aux Etats-Unis pour un instrument de souveraineté européenne, M. Dumont a insisté sur le fait que le Catalyst n'entrait pas dans le périmètre de la législation américaine Itar.

Celle-ci impose l'autorisation de Washington pour exporter certains composants de fabrication américaine.

"On s'en est assuré par audit, on s'en est prévenu pour demain", a affirmé M. Dumont: "ce moteur est de conception européenne" et Airbus est "protégé contractuellement" contre un tel risque.

L'italien Leonardo et le français Dassault Aviation participent également au programme de l'Eurodrone, un bimoteur de 30 mètres d'envergure.

D'un montant de 7,1 milliards d'euros, il prévoit le développement de l'appareil, la livraison d'un total de 60 drones, soit 20 systèmes, et leur entretien pendant cinq ans.

L'Allemagne, chef de file du programme, a commandé sept systèmes, l'Italie cinq, la France et l'Espagne quatre chacune. Un système est composé de trois drones et de deux stations de contrôle au sol.

Le premier vol est prévu en 2026 et les premières livraisons deux ans plus tard.

afp/al