LA PAZ, 25 novembre (Reuters) - La présidente bolivienne par intérim Jeanine Anez a conclu avec les chefs de file de la contestation dimanche un accord de "pacification" prévoyant le retrait de l'armée des zones des manifestations et la suspension d'une loi donnant aux soldats un large pouvoir discrétionnaire pour le recours à la force.

En échange des concessions obtenues auprès de celle qui s'est proclamée présidente par intérim après le départ d'Evo Morales ce mois-ci, la dizaine de représentants ayant pris part aux discussions organisées au palais présidentiel ont accepté d'ordonner à leurs suiveurs - groupes indigènes, agriculteurs, syndicats - de mettre fin aux manifestations.

Cet accord en douze points intervient après que les deux Chambres du Congrès ont adopté la veille à l'unanimité un projet de loi visant à annuler le scrutin présidentiel du 20 octobre dernier, ouvrant la voie à de nouvelles élections sans la participation de Morales.

Au moins 30 personnes ont péri depuis le début de la contestation le mois dernier à l'issue du scrutin. La plupart d'entre elles sont mortes dans des affrontements depuis la démission du dirigeant socialiste le 10 novembre.

L'accord conclu dimanche prévoit que des officiers de l'armée vont rester stationnés près des entreprises publiques stratégiques pour prévenir tout acte de vandalisme. Il engage aussi le gouvernement à protéger les chefs de file de la contestation et les parlementaires, et à dédommager les familles des victimes. (Daniel Ramos; Jean Terzian pour le service français)