Zurich (awp) - AMS Osram, allié à l'éclairagiste allemand depuis un peu plus d'un an, a réussi à faire face aux difficultés provoquées par la pandémie sur les chaînes d'approvisionnement, améliorant recettes et rentabilité en 2021. Les tensions devraient cependant encore subsister. Le groupe technologique autrichien n'a pas fait de mention d'un dividende, alors que les actionnaires n'avaient rien reçu l'exercice précédent.

Alexander Everke, patron de la firme basée à Premstätten et cotée à la Bourse suisse, s'est déclaré "réjoui d'une première année positive en tant que société combinée". Début mars 2021, AMS avait définitivement bouclé le rachat d'Osram avec l'inscription de l'opération au Registre du commerce.

"Les déséquilibres sur les marchés, surtout dans le secteur automobile, ont persisté au second semestre 2021 (...) conduisant à des retards en matière de chiffre d'affaires dans les chaînes d'approvisionnement automobile", mais aussi dans le domaine des produits de consommation, a ajouté M. Everke. Ces difficultés devraient encore persister "un certain laps de temps" en 2022, a-t-il averti, cité dans un communiqué publié mardi.

Nonobstant ces problèmes, survenus avec le fort rebond économique mondial, AMS Osram a dégagé l'année dernière un chiffre d'affaires de 5,78 milliards de dollars, en forte hausse de 43,8% grâce aux effets de consolidation du groupe allemand. Les semi-conducteurs représentent désormais 65% des ventes, contre 35% pour les systèmes d'éclairage.

Au niveau de la rentabilité, le résultat opérationnel (Ebit), ajusté des effets d'intégration d'Osram Licht et de divers désinvestissements, a progressé de 8,5% à 576 millions de dollars, alors que la marge afférente s'est repliée de trois points à 10%. Le bénéfice net a pour sa part atteint 313 millions, en hausse de 14,7% comparé à 2020.

Le nouveau groupe a procédé à plusieurs désinvestissements - notamment Digital Systems en Amérique du Nord et l'activité d'éclairage horticole Fluence - représentant environ 290 millions d'euros de recettes par an et une rentabilité "faible, voire négative". "D'autres cessions sont prévues équivalant à un chiffre d'affaires de 370 millions", a détaillé le directeur financier Ingo Bank, sans plus de précision sur les unités concernées.

Encore de la volatilité

Sur le seul quatrième trimestre, l'entreprise a dégagé un chiffre d'affaires de 1,41 milliard de dollars, en repli de 13% sur un an. La rentabilité ajustée a été divisée par deux à 135 millions au niveau du résultat opérationnel (Ebit). La marge afférente a reculé de 7,1 points de base à 9,6%. Quant au bénéfice net ajusté, il a atteint 136 millions, en repli de 21,4% comparé au quatrième trimestre 2020.

Ces chiffres sont supérieurs aux prévisions des analystes consultés par AWP et conformes aux propres estimations de la société. En novembre, cette dernière avait dit anticiper des recettes entre 1,36 milliard et 1,46 milliard et une marge Ebit ajustée de 8% à 11%.

Au premier trimestre 2022, le groupe anticipe des revenus entre 1,37 milliard et 1,47 milliard, ainsi qu'une marge Ebit ajustée de 8% à 11%. AMS Osram s'attend à encore faire face à de la "volatilité" sur les chaînes d'approvisionnement du marché automobile, ainsi qu'à des effets saisonniers et de déconsolidation.

A moyen terme, le fabricant de capteurs et de systèmes d'éclairage vise une marge Ebit de 20%, selon M. Bank. Des synergies doivent aider à atteindre cet objectif.

Pour Mirabaud Equity Research, le recul des ventes trimestrielles ne constitue pas une surprise, "en raison de la perte d'un important contrat avec Apple et des désinvestissements". AMS Osram s'est séparé d'activités à faible marge, acquises dans le cadre du rachat d'Osram, et d'autres cessions vont suivre, ont ajouté les spécialistes de la banque genevoise.

M. Everke a cependant souligné, lors d'une conférence téléphonique, "s'attendre en 2022 à une activité croissante avec les fabricants de (smartphones) Android". L'effet des cessions ne sera quant à lui perceptible qu'en 2023, a-t-il ajouté.

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