Ses résultats annuels, publiés hier, indiquent un chiffre d'affaires record et une belle expansion de la marge brute. Comme en parallèle le programme de réduction des coûts a été bien mené, Apogee délivre un profit d'exploitation — lui aussi record — de $126 millions.  

Comme de coutume, inscrivons cette conjoncture heureuse dans la tendance longue afin d'évaluer la performance financière du groupe et sa valorisation boursière du moment.  

Sur la dernière décennie, c'est-à-dire entre les exercices fiscaux de 2013 à 2023, le chiffre d'affaires est multiplié par deux — quand bien même il stagne plus ou moins depuis quatre ans, nonobstant le record de cette année — tandis que le profil de marges s'améliore.  

La génération de cash, si elle est souvent impactée par les diverses exigences du besoin en fonds de roulement, reste dans l'ensemble bien réconciliable avec les résultats comptables. Ces derniers, dans l'ensemble, donnent une vision fiable de la capacité bénéficiaire du groupe. 

Apogee a généré environ $700 millions de free cash-flow sur la période 2013-2023. $360 millions ont servi aux rachats d'actions — ceci à une valorisation moyenne de x8 l'EBITDA — et $150 millions furent distribués en dividendes. 

Apogee a également investi $374 millions en acquisitions, principalement en 2017-2018. De ces dernières découlent essentiellement le doublement du chiffre d'affaires et du profit : le retour sur investissement de ces opérations de croissance externe apparaît donc très satisfaisant. 

Concernant la valorisation, le bénéfice — comptable — par action atteint une moyenne de $2 par an sur les quatre derniers exercices, à périmètre comparable donc : au cours actuel, le titre s'échange à x21 ses profits. 

En revanche, si l'on extrapole les résultats 2023, et le bénéfice par action de $4.7, la valorisation retombe à seulement x9 les profits. Les choses deviennent tout de suite nettement plus intéressantes.

Le marché semble manifestement n'accorder qu'un crédit limité au pivot stratégique du groupe, qui entend développer une offre de conseil et de services intégrée et à plus forte valeur ajoutée à son activité manufacturière traditionnelle. 

La récente montée de stress dans le secteur de l'immobilier commercial — en particulier l'immobilier de bureaux, gros demandeur de systèmes en verre — inquiète les investisseurs. La remontée des taux a déjà causé une première série de défauts, et la tendance du "work from home" semble partie pour durer.