Apple (-3,09% à 174,11 dollars) affiche la plus forte baisse de l’indice Dow Jones après s’être vu infliger une amende de 1,84 milliard d'euros par la Commission européenne. Cette dernière reproche au groupe technologique américain d’abus de position dominante sur le marché de la distribution d'applications de diffusion de musique en continu. Le comportement d'Apple a duré près de dix ans. Cette décision est le résultat de la plainte déposée en 2019 par le groupe suédois Spotify.

Bruxelles a décidé d'ajouter au montant de base de l'amende un montant forfaitaire supplémentaire de 1,8 milliard d'euros afin que l'amende globale imposée à Apple soit suffisamment dissuasive.

Pour fixer ce montant, elle a tenu compte de la durée et de la gravité de l'infraction, ainsi que du chiffre d'affaires total et de la capitalisation boursière d'Apple. Elle a également tenu compte du fait qu'Apple a fourni des informations incorrectes dans le cadre de la procédure administrative.

La Commission européenne a notamment constaté que le groupe américain imposait aux développeurs d'applications des restrictions les empêchant d'informer les utilisateurs d'iOS que d'autres services d'abonnement musical moins chers étaient disponibles en dehors de l'application. Ces dispositions "ne sont ni nécessaires ni proportionnées pour la protection des intérêts commerciaux d'Apple relatifs à l'App Store", souligne la Commission.

Selon cette dernière, il se peut que le comportement d'Apple ait conduit de nombreux utilisateurs d'iOS à payer des prix nettement plus élevés pour les abonnements de diffusion de musique en continu en raison de la commission élevée imposée par Apple aux développeurs et répercutée sur les consommateurs sous la forme de prix d'abonnement plus élevés pour le même service sur l'App Store d'Apple.

Apple a déclaré qu'elle comptait faire appel de cette décision, qui a été prise "malgré l'incapacité de la Commission à trouver des preuves crédibles d'un préjudice pour le consommateur".

"Cette décision envoie un message fort : aucune entreprise, pas même un monopole comme Apple, ne peut abuser de son pouvoir pour contrôler la manière dont les autres entreprises interagissent avec leurs clients" s'est pour sa part réjoui Spotify.