Tokyo (awp/afp) - Le géant japonais du commerce en ligne et d'autres services internet Rakuten est resté dans le rouge au premier trimestre, toujours lesté par ses investissements dans les télécoms, en dépit de ventes très dynamiques.

Sa perte nette de janvier à fin mars s'est établie à 25,1 milliards de yens (190 millions d'euros), contre une perte de 35,3 milliards de yens un an plus tôt, selon un communiqué publié jeudi.

Il est aussi resté dans le rouge au niveau du résultat opérationnel (-37,4 milliards de yens), une perte d'exploitation creusée sur un an.

Rakuten a une nouvelle fois justifié ces pertes par ses investissements dans sa "croissance future", notamment dans le développement de son activité de téléphonie mobile au Japon, pour laquelle il étend ses propres réseaux et infrastructures.

En revanche au niveau de son chiffre d'affaires, le tableau est plus rose: ses ventes trimestrielles ont bondi de 18,1% sur un an à 391,5 milliards de yens (3 milliards d'euros), grâce à l'essor de son activité téléphonie mobile, au e-commerce et dans une moindre mesure à ses services financiers en ligne.

Ses activités de vente en ligne continuent d'être robustes au Japon, sur fond de persistance locale de la pandémie et de nouveaux modes de vie casaniers. Elles ont toutefois reculé à l'étranger sur le trimestre écoulé.

Rakuten vise toujours une croissance "à deux chiffres" de ses ventes cette année (hors gains ou pertes sur investissements financiers), sans livrer d'autres prévisions de résultats.

Le groupe a annoncé en mars une vaste alliance opérationnelle et capitalistique avec Japan Post Holdings, qui a pris 8,3% de son capital. Rakuten et Japan Post prévoient notamment d'unir leurs forces dans la logistique, avec la création prochaine d'une coentreprise dans ce secteur.

Le géant américain de la distribution Walmart ainsi que le chinois Tencent sont aussi entrés depuis fin mars au capital de Rakuten, mais en prenant des parts plus modestes.

L'arrivée de Tencent au capital de Rakuten a fait sourciller les autorités japonaises et américaines, selon des médias nippons, sur fond de tensions géopolitiques avec la Chine et d'inquiétudes sur la confidentialité des données.

Mais Rakuten assure que Tencent va se cantonner strictement à un rôle d'investisseur.

Pour continuer d'étoffer son offre mobile au Japon, Rakuten a conclu en avril un accord avec Apple pour pouvoir vendre ses iPhones.

Cela devrait lui enlever un désavantage de taille, alors que ses grands concurrents au Japon NTT Docomo, KDDI et SoftBank Corp (filiale de SoftBank Group) proposent depuis longtemps déjà des smartphones de la très populaire marque à la pomme croquée.

afp/rp