Zurich (awp) - Renouvelé en partie en septembre, le conseil d'administration d'Aryzta pourrait une nouvelle fois se recomposer. En vue de l'assemblée générale d'Aryzta du 15 décembre prochain, deux importants actionnaires du boulanger industriel zurichois, Cobas Asset Management et Lodbrok Capital, s'opposent à la réélection de plusieurs administrateurs.

La société d'investissement espagnole Cobas, laquelle détient près de 9% des actions d'Aryzta, et la britannique Lodbrok Capital, qui dispose elle d'une part de plus de 3% et a accordé un emprunt obligataire hybride de 260 millions d'euros au boulanger industriel zurichois, proposent aux actionnaires de refuser d'accorder un nouveau mandat à Mike Andres, Greg Flack, Jim Leighton et Tim Lodge, indique mardi Aryzta. Ces administrateurs sont les derniers représentants de l'organe de surveillance élu l'an dernier.

Lodbrok Capital propose en outre de ne pas réélire Mike Andres en tant que membre du comité des rémunérations. Aryzta précise que les propositions des deux actionnaires seront intégrées à l'ordre du jour de l'assemblée générale. Lodbrok soutient en revanche la réélection d'Urs Jordi en en tant que président et membre de l'organe de surveillance.

La société d'investissement propose également de réélire les administrateurs Armin Bieri, Heiner Kamps, Alejandro Legarda Zaragüeta et Luisa Delgado ainsi que l'élection de deux nouveaux membres, à savoir Gordon Hardie et Jörg Riboni, l'ancien chef des finances du groupe laitier Emmi.

Divergences

Mi-septembre, lors d'une assemblée générale extraordinaire, le conseil d'administration a été renouvelé sous l'impulsion de Veraison et avait annoncé début octobre avoir formé un nouveau comité pour examiner toutes les options possibles, y compris une vente d'un bloc ou par parties. Le report de l'assemblée générale prévue le 11 novembre avait été justifié par le besoin de temps pour examiner les options.

La semaine passée, le conseil d'administration d'Aryzta a mis un terme aux discussions de rachat avec la société d'investissements Elliott "sans offre contraignante". L'organe de surveillance avait indiqué vouloir déterminer l'option optimale pour assurer le développement durable de l'entreprise et présenter ses plans lors de l'assemblée générale des actionnaires.

Aryzta et Elliott, société du milliardaire américain Paul Singer, avaient confirmé, en septembre, être en discussions avancées de rachat. La filiale britannique d'Elliott, Elliott Advisors, avait alors indiqué vouloir transmettre au conseil d'administration du boulanger industriel une offre pour le rachat du capital-actions.

Selon plusieurs médias, l'échec de la transaction avec Elliot laisse suggérer des divisions au sein du conseil d'administration d'Aryzta, les représentants restant de l'organe de surveillance élus en 2019 étant plutôt favorables à une cession du groupe, alors que son nouveau président et ancien patron de Hiestand, la filiale suisse d'Aryzta, souhaite restructurer l'entreprise. D'autres médias notent aussi qu'Elliott n'aurait finalement pas disposé de moyens suffisants en vue de présenter une offre.

Veraison, autre actionnaire de poids d'Aryzta avec une participation de près de 10%, a réservé une accueil favorable aux propositions de Lodbrok et Cobas. "Nous examinerons les candidats proposés dès réception de l'invitation à l'assemblée générale. Mais sur le principe, nous avons une attitude très positive à leur égard", a déclaré à AWP Gregor Greber co-fondateur et associé senior de la société d'investissement zurichoise.

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