Zurich (awp) - Aryzta compte encaisser 600 à 800 millions d'euros grâce à des cessions envisagées dans les six à neuf prochains mois afin de réduire sa dette. Le boulanger industriel a vu ses ventes à nouveau reculer au premier trimestre 2020/21 (entre août et octobre derniers).

"Le bilan actuel n'est pas durable", a déclaré le président et directeur général par intérim d'Aryzta, Urs Jordi, lors d'une conférence téléphonique mardi. Cela s'applique à la fois à la dette auprès des banques et aux emprunts hybrides.

Au cours de l'exercice 2019/20, le ratio entre la dette bancaire nette et l'Ebitda était de 3,68. Selon M. Jordi, un facteur de 2,5 est courant dans l'industrie. Aryzta atteindra cet objectif grâce aux recettes des ventes partielles, évaluées entre 600 et 800 millions d'euros et prévues dans les six à neuf prochains mois. "Mais nous voulons trouver les bons candidats", a souligné le patron. La société a déjà reçu de nombreuses demandes spontanées pour différentes parties de l'entreprise.

Le boulanger industriel continue de voir ses résultats être affectés par la pandémie, les fermetures des restaurants et les changements d'habitude des consommateurs. Entre août et octobre derniers, le chiffre d'affaires a fondu sur un an de 20,3% à 672,6 millions d'euros, selon un communiqué diffusé mardi. C'est mieux qu'anticipé par le consensus AWP. La croissance organique des ventes s'est inscrite dans le négatif à -15,4%, contre -18,8% attendu par les analystes.

Le groupe se félicite d'avoir amélioré sa situation par rapport au quatrième trimestre 2020, lorsque la croissance organique des ventes s'inscrivait à -26,2%. Il a indiqué conserver des liquidités à hauteur de 445 millions d'euros au 31 octobre, contre 424 millions fin juillet, "reflétant l'accent mis par le groupe sur la gestion des coûts et la conservation de la trésorerie".

L'activité la plus touchée est l'approvisionnement des hôtels et restaurants (Foodservice), en raison des nouvelles restrictions adoptées en Europe à cause de la pandémie.

Nouvelle organisation

Le redressement d'Aryzta doit aussi par des améliorations opérationnelles, grâce à un nouveau modèle d'entreprise. Urs Jordi entend donner plus de responsabilités aux entreprises locales. "Nous allons maintenant leur donner plus de pouvoir de décision et de responsabilité pour les profits et les pertes". Cela permettra également de réduire les coûts.

Malgré la crise du coronavirus, le patron par intérim s'est dit confiant. "Nous sommes convaincus que nous avons pris les bonnes décisions stratégiques et que nous créerons de la valeur pour tous les actionnaires et parties prenantes". Les banques et les créanciers soutiennent également le groupe zurichois. "Nous nous dirigeons vers un terrain plus solide." Le groupe avait accueilli froidement cet automne l'offre de rachat de la société d'investissement américaine Elliott.

La Banque cantonale de Zurich pointe les risques liés aux conséquences du coronavirus et à la dette élevée. Celle-ci pourrait être allégée par la vente des activités américaines. La ZKB note aussi l'amélioration tendancielle dans les chaînes de restauration rapide et les circuits de vente au détail.

Joern Iffert, analyste chez UBS, s'attend à plus de détails sur la nouvelle organisation lors de l'assemblée générale du 15 décembre.

Vers 12h45, le titre gagnait 1,5% à 0,67 franc, dans un SPI stable.

tt/tp/ck/fr