Zurich (awp) - Le boulanger industriel en restructuration Aryzta a montré de la résilience au troisième trimestre de l'exercice décalé 2020/21, clos fin mai. Sans prendre en compte les activités nord-américaines, désormais cédées, la croissance organique du groupe zurichois a dépassé les attentes. Les effets de change ont entamé les recettes.

Le chiffre d'affaires ajusté des activités en Amérique du Nord a grappillé 1,4% à 361,4 millions d'euros (397,1 millions de francs suisses), indique mardi Aryzta. La croissance organique ajustée s'est élevée à 2,6%, tandis que les devises ont pesé à hauteur de 1,2% sur les revenus.

Par ventilation géographique, l'Europe a vu ses recettes stagner (-0,3%) à 302,9 millions d'euros, pour une croissance organique de 0,6%. La zone "reste du monde" a enregistré des recettes en nette hausse (+11,4%, +14,1% en organique) à 58,5 millions d'euros.

Tous les chiffres publiés par Aryzta s'inscrivent dans le haut de la fourchette des prévisions du consensus AWP.

Le chiffre d'affaires total s'est élevé à 621,9 millions d'euros, en recul de 3,5%. Cet indicateur a été plombé par la cession des activités aux Etats-Unis et au Canada pour 850 millions de dollars (764,2 millions de francs suisses au cours actuel) annoncée mi-mars et par les effets de change. La croissance organique s'est élevée à 6,2%.

Sur neuf mois, les recettes ajustées ont plongé de 20% à 793,9 millions d'euros, en raison d'une évolution organique négative (-7,4%), de la cession (-6,7%) et des fluctuations de devises (-5,9%).

Impact de l'inflation

Aryzta souligne que les prix de ses matières premières - comme les produits laitiers, la farine et les emballages - suivent une tendance haussière, conséquence d'une inflation provoquée par la reprise économique après de long mois de crise sanitaire. Le groupe affirme être en mesure d'absorber cet impact, notamment par des hausses de prix.

La direction refuse de fournir des perspectives chiffres en raison des incertitudes liées à la pandémie de Covid-19. Le boulanger industriel a fortement pâti des fermetures imposées globalement pour endiguer la progression du coronavirus.

Le groupe a connu une fin d'année 2020 agitée, avec un remaniement de sa direction générale et le départ du patron Kevin Toland. Une nouvelle nomination est intervenue ce mardi: le Suisse Martin Huber reprendra le 1er août les fonctions de directeur financier (CFO), assumées jusqu'ici à titre intérimaire par Jonathan Solesbury. M. Huber était précédemment CFO de Nespresso.

Pour Vontobel, le travail accompli par la nouvelle équipe en quelques mois est impressionnante. Les perspectives de développement sont prometteuses, Aryzta se profilant comme un consolidateur à moyen terme, selon l'analyste Jean-Philippe Bertschy qui rappelle cependant que le chemin risque encore d'être long et cahoteux.

Les risques liés à la restructuration ne sont pas encore dissipés, mais la réduction de l'endettement a quelque peu éclairé l'horizon, note la Banque cantonale de Zurich.

A la clôture, l'action Aryzta a cédé 0,82% à 1,21 franc, dans un SPI en hausse de 0,57%.

fr/al/lk