Zurich (awp) - Il reste passablement de pain sur la planche avant qu'Aryzta ne vienne à bout de sa restructuration. Le boulanger industriel a posé d'importants jalons lors de l'exercice 2020/21, clos à fin juillet. Les restrictions liées à la crise sanitaire ont cependant pesé sur les recettes et les résultats.

Le chiffres d'affaires annuel s'est établi à 2,32 milliards d'euros, soit un plongeon de 21% en rythme annuel, selon les indications publiées lundi. L'évolution organique des recettes est restée négative, à -6,1% contre -6,3% précédemment.

Apuré des activités non poursuivies, le chiffre d'affaires affiche un recul de 8,6% (-6,4% en organique) à 1,53 milliard d'euros, un niveau légèrement supérieur aux attentes des analystes interrogés par AWP. La croissance organique dépasse également de peu les prévisions.

L'adoption d'un modèle d'affaires décrit comme plus flexible a permis à Aryzta de retrouver la croissance organique pour les activités poursuivies, une première depuis longtemps. Cette progression a atteint 2,6% au troisième trimestre et 22,8% lors du dernier partiel, explique la direction.

Depuis l'élection d'Urs Jordi - ex-patron de Hiestand, l'une des entités ayant fusionné lors de la création d'Aryzta en 2008 - à la présidence en septembre 2020, le groupe zurichois a entamé une restructuration qui n'a pas épargné les instances dirigeantes, sous la pression des fonds activistes Cobas et Veraison. Le conseil d'administration et la direction générale ont été ainsi passablement remaniés depuis.

En difficultés depuis des années, le groupe a annoncé en mars la vente de ses activités en Amérique du Nord pour 850 millions de dollars, l'une des étapes importantes de la réorientation stratégique en cours décidée par la nouvelle équipe dirigeante. Cette opération lui a permis d'encaisser 710 millions d'euros, selon les indications fournies alors, un montant qui a permis de rembourser une grande partie de la dette.

Au terme de la période sous revue, le boulanger industriel affichait une dette nette de 220,1 millions d'euros, à comparer au 1,02 milliard douze mois auparavant. Analyste auprès de la Banque cantonale de Zurich, Patrick Schwendimann affirme qu'Aryzta ne se trouve plus sous pression de ses créanciers.

Perte nette réduite

Principal débouché du groupe, l'Europe a permis de générer un chiffre d'affaires de 1,28 milliard d'euros, ce qui représente un repli de 9,4%. La zone "reste du monde" affiche des revenus de 241 millions (-5,0%), tandis que les activités abandonnées ont plongé de 37% à 794 millions. Ces dernières ont représenté une part de 34% des revenus totaux, contre 55% pour l'Europe.

Le résultat opérationnel avant intérêts, impôts, dépréciations et amortissements (Ebitda) des activités poursuivies s'est tassé de quelque 10% à 173,4 millions d'euros. Ce montant comprend les coûts générés par la vente des activités aux Etats-Unis. La marge Ebitda ajustée a légèrement été améliorée à 11,4%. La région Europe a vu sa rentabilité s'étioler de 9,1% à 140 millions.

Sur une base ajustée, Aryzta a retrouvé les chiffres noirs, enregistrant un bénéfice net de 5,2 millions d'euros, à comparer avec la perte de 18 millions subie en 2019/20. Le bénéfice par action a atteint 0,5 euro, contre -1,8 euro précédemment.

Aryzta a cependant bouclé l'exercice sous revue dans les chiffres rouges. La perte nette rapportée a atteint 216,3 millions d'euros, largement inférieure au débours de 1,23 milliard de l'année précédente.

Pour 2021/22, la direction table sur une croissance organique proche de 5% et un retour "durable" aux bénéfices. La restructuration devrait continuer à porter ses fruits. Dans un commentaire, l'analyste Andreas von Arx remarque que ces prévisions impliquent une baisse des volumes, en raison du niveau d'inflation attendu.

Les investisseurs semblaient peu goûter à ces annonces. L'action Aryzta a terminé en baisse de 9,7% à 1,275 franc, dans un SPI en recul de 0,2%.

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