Zurich (awp) - Le boucher-charcutier-traiteur industriel Bell a enregistré en 2016 un bénéfice net en hausse, mais inférieur aux attentes du marché. Pour cette année, la filiale de Coop anticipe un environnement difficile et compte se concentrer notamment sur l'intégration des acquisitions réalisées les dernières années, indique-t-elle jeudi.

Le conseil d'administration proposera un dividende inchangé à 7 CHF lors de la prochaine assemblée générale.

Toutes les divisions ont connu un bon début d'année, a déclaré le directeur général (CEO) Lorenz Wyss lors d'une conférence de presse. Les unités volaille, fruits de mer et convenience (aliments prêt à manger) devraient connaître une bonne évolution des marges en 2017, anticipe le directeur financier (CFO) Marco Tschanz.

Le bénéfice net s'est inscrit à 100,6 mio CHF, soit une hausse de 6,1% sur un an, a relevé le groupe dans un communiqué. Durant la période sous revue, le bénéfice opérationnel (Ebit) s'est inscrit à 142 mio, soit un gain de 15,5% sur un an. Néanmoins la marge afférente a cédé 0,2 point de pourcentage à 4,2%.

Mi-février, Bell avait déjà dévoilé son chiffre d'affaires. Ce dernier a bondi de 20,3% à 3,39 mrd CHF, porté notamment par des acquisitions. En termes de volume de ventes, la croissance s'est envolée de 50,5% à 414'260 tonnes.

Les résultats sont inférieurs au consensus AWP. Les analystes interrogés tablaient sur un Ebit de 162,2 mio, un bénéfice net de 107,8 mio et un dividende de 7,75 CHF.

L'INTÉGRATION, UNE PRIORITÉ EN 2017

Concernant l'évolution des différents marchés, le charcutier industriel relève qu'en Suisse des résultats "solides" ont été enregistrés malgré un contexte difficile. La hausse des prix des matières premières ainsi que le renforcement de la concurrence ont en effet pesé sur les marges mais les mesures d'efficience prises ont permis de relever les volumes et les recettes.

Bell Allemagne a pour sa part accusé un recul de son chiffre d'affaires et des volumes. Les marges sont également sous pression en raison notamment de la hausse du prix de la viande de porc. Par contre les affaires avec les marques ont bien progressé, détaille le communiqué.

Au niveau de Bell International, la division des volailles s'est particulièrement bien développée grâce à l'acquisition de l'entreprise Hubers. Par ailleurs, la Pologne et la Hongrie ont bien avancé en 2016. En revanche, des vents contraires ont soufflé sur les affaires en France et République Tchèque.

En 2017, l'environnement devrait demeurer difficile en partie à cause de la hausse des matières premières et du renforcement de la concurrence, avertit le groupe bâlois. La filiale de Coop compte se concentrer sur l'intégration des acquisitions réalisées ces dernières années ainsi et la mise en oeuvre des programmes d'investissements en Suisse.

D'ici 2023, Bell prévoit d'investir environ 500 mio CHF au niveau de ses sites de Bâle et Oensigen, a déclaré la direction lors de la conférence.

A 13h10, l'action perdait 7,5% à 439 CHF dans un SPI en légère baisse (-0,16%). Elle a terminé en repli de 7,7%.

La banque cantonale de Zurich (ZKB) et Vontobel soulignent que le bénéfice n'est pas à la hauteur des attentes. La hausse des prix des matières premières ainsi que les promotions en Suisse expliquent en partie cet état de fait, écrit Vontobel.

Le dividende maintenu à 7 CHF a également déçu le marché. La ZKB anticipait 8 CHF par action. Le rendement du dividende s'inscrit ainsi au bas niveau de 1,5%, calcule l'établissement cantonal.

Après la performance engrangée notamment en 2016 (+30%), le titre est devenu onéreux. Le résultat annuel a montré "que les arbres ne poussent pas dans le ciel" pour Bell aussi, commente l'analyste qui a réduit sa recommandation à "sous-pondérer" de "pondérer".

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