Zurich (awp) - Le boucher-charcutier et traiteur industriel Bell Food Group, propriété de Coop, a enregistré des résultats semestriels en hausse, en particulier au niveau du bénéfice. Il a relevé ses prix dans un contexte d'inflation et a tiré avantage d'effets de change positifs.

De janvier à juin, le chiffre d'affaires net du groupe bâlois a progressé de 7% à 2,2 milliards de francs suisses en comparaison annuelle, selon le communiqué publié jeudi. Cette augmentation a pu être enregistrée "malgré l'inflation, des conditions de marché volatiles et une météo hostile".

Le directeur général Lorenz Wyss, cité dans le document, a souligné que dans un contexte où les consommateurs se replient vers des produits meilleur marché, le groupe a procédé à une "gestion rigoureuse des coûts, des gains d'efficience et des augmentations de prix appliquées promptement".

Bell Suisse, qui représente près de la moitié des ventes, a réalisé une performance stable à un niveau élevé, selon le document. Le marché du commerce de détail s'est normalisé, alors que celui des services alimentaires a légèrement progressé. Pour Bell International, qui pèse pour un quart des recettes, le groupe a pu répercuter sur les prix de vente la hausse des coûts d'exploitation liée au renchérissement. Des parts de marché ont été gagnées en Allemagne et en Espagne.

Eisberg, actif dans la production de salades, fruits et légumes frais prêts à consommer, a enregistré une croissance des ventes. Toutefois, "la quantité et la qualité des matières premières récoltées ont souffert de la sécheresse dans les régions d'approvisionnement". Hügli, qui fabrique par exemple des potages, des bouillons ou des desserts, a connu une légère croissance, gagnant des parts de marché. L'entreprise a observé un report des achats de produits bio vers du conventionnel meilleur marché.

L'entreprise bâloise note que le tourisme d'achat se pratique à nouveau, "même si le phénomène n'a pas atteint le niveau d'avant la pandémie".

Confiant pour 2023

En termes de rentabilité, le résultat d'exploitation (Ebit) a grappillé 1% à 63,6 millions de francs suisses, pour une marge en recul de 10 points de base à 2,9%, quand le bénéfice s'est élevé à 46,6 millions, en hausse de presque 16%. Alors que le groupe avait enregistré des pertes de change de 5,1 millions l'an passé, il a réalisé des gains de change de 1,0 million au premier semestre.

Le chiffre d'affaires est légèrement au-dessus du consensus de l'agence AWP, quand l'Ebit y est inférieur et que le bénéfice le dépasse, s'inscrivant dans le haut de la fourchette des prévisions.

En Suisse, le programme d'investissements se déroule conformément aux prévisions, assure Bell. Au Liechtenstein, la deuxième phase d'agrandissement de l'usine est en cours au siège de Hilcona à Schaan, qui produits des pâtes fraîches et des repas préparés. Les travaux de construction du nouvel entrepôt à hauts rayonnages entièrement automatisé de 17'000 emplacements pour palettes ont commencé.

Au second semestre, "le renchérissement continuera d'exercer une nette influence sur la marche des affaires dans tous les domaines d'activité", a assuré le patron du groupe, pour qui "les perspectives d'une solide suite de l'année sont intactes."

Pour Pascal Furger de Vontobel, la solide dynamique des ventes et l'amélioration de la marge brute bénéficiaire montrent que Bell a été capable de relever ses prix dans la plupart des cas. Il note que la part des produits végétariens a grimpé de 100 points de base à 22%. Au regard du 2e semestre, les prix en hausse pourraient commencer à affecter la demande des consommateurs et les volumes, incitant les premiers à choisir des produits moins chers. Le programme d'investissement pour les produits carnés en Suisse va limiter le potentiel des flux de liquidités libres pour 2023. Il confirme à "hold".

Dans les premiers échanges à la Bourse de Zurich, l'action Bell prenait 1% à 260 francs suisses dans un SPI en hausse de 0,7%.

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