La Banque de Nouvelle-Écosse a annoncé mardi un bénéfice pour le quatrième trimestre inférieur aux estimations des analystes, pénalisé par la faiblesse du marché intérieur, alors que le climat économique trouble a incité le prêteur canadien à mettre de côté des fonds plus importants pour se prémunir contre les créances douteuses.

La Banque Scotia donne le coup d'envoi de la saison des bénéfices des banques canadiennes, clôturant une année marquée par l'incertitude économique, l'augmentation des provisions pour pertes sur créances alors que de plus en plus de consommateurs peinent à rembourser leurs prêts hypothécaires, les licenciements pour réduire les coûts et l'augmentation des dépenses.

Les prêteurs se sont préparés à une augmentation des défauts de paiement alors que les effets du resserrement de la politique monétaire de la banque centrale se font sentir et que l'économie flirte avec la récession.

La Banque Scotia a réagi en augmentant sa provision pour pertes sur créances à 1,26 milliard de dollars canadiens (927,90 millions de dollars), contre 529 millions de dollars canadiens un an plus tôt.

La provision est principalement due à "l'impact des perspectives macroéconomiques défavorables et à l'incertitude persistante quant à l'impact des taux d'intérêt plus élevés", a déclaré la Banque Scotia.

Les revenus de son unité canadienne, la plus importante, ont chuté de 30,8 %, tandis que les dépenses ont augmenté de 10 % sur une base ajustée, en raison de l'augmentation des salaires et d'autres coûts.

La banque a déclaré un bénéfice net ajusté de 1,67 milliard de dollars canadiens, soit 1,26 dollar canadien par action, pour les trois mois se terminant le 31 octobre, contre 2,62 milliards de dollars canadiens, soit 2,06 dollars canadiens par action, un an plus tôt.

Les analystes s'attendaient à un bénéfice de 1,65 dollar canadien par action, selon les données de LSEG.

Le mois dernier, la banque a déclaré qu'elle supprimerait environ 2 700 emplois dans le monde, soit environ 3 % de ses effectifs. Les efforts continus de rationalisation de ses activités ont entraîné une charge de restructuration de 258 millions de dollars canadiens, a déclaré la Banque Scotia.

Elle a également comptabilisé des coûts de 63 millions de dollars canadiens liés à l'abandon de certains locaux immobiliers et contrats de service, ainsi que des charges de dépréciation de 273 millions de dollars canadiens liées à son investissement dans la Bank of Xi'an de Chine.

Un gain de 319 millions de dollars canadiens provenant de la vente de sa participation dans les Services financiers de Canadian Tire a permis de compenser une partie de ces pertes, a indiqué la banque.

Les revenus nets d'intérêts ont augmenté, car les hausses de taux agressives de la Banque du Canada ont permis au prêteur de facturer des intérêts plus élevés sur les prêts.

L'indicateur - qui mesure la différence entre ce que les banques gagnent sur les prêts et ce qu'elles payent sur les dépôts - a augmenté de 1 % pour atteindre 4,67 milliards de dollars canadiens.

(1 $ = 1,3579 dollar canadien) (Reportage de Niket Nishant à Bengaluru ; Rédaction de Krishna Chandra Eluri et Tomasz Janowski)