Tokyo (awp/afp) - La Bourse de Tokyo a fini en hausse mercredi malgré un départ négatif en raison d'un renforcement du yen face au dollar, après des commentaires de Donald Trump sur la prétendue dévaluation de la monnaie nippone.

A l'issue des échanges, le Nikkei des 225 valeurs vedettes a gagné 0,56% (+106,74 points) à 19.148,08 points. Il avait reculé lundi et mardi.

L'indice élargi Topix de tous les titres du premier tableau a pour sa part progressé de 0,40% (+6,10 points) à 1.527,77 points.

Du côté des monnaies, le dollar est tombé à 112 yens dans les échanges new-yorkais dans la foulée des remarques du président américain. Il est ensuite remonté, s'affichant à 113,11 yens à la fermeture de la place tokyoïte, contre 113,40 yens mardi.

L'euro oscillait de son côté à 122,08 yens, contre 121,38 yens la veille.

Le président américain s'en est pris mardi à la politique monétaire du Japon, vis-à-vis duquel les Etats-Unis souffrent d'un important déficit commercial. "Notre pays est tellement mal géré que nous nous ne savons rien de la dévaluation", a déclaré le milliardaire. "Regardez ce que fait la Chine et ce qu'a fait le Japon au fil des ans, ils ont joué sur les devises et la dévaluation pendant que nous restions assis là, comme une bande de pantins", a-t-il lancé.

"C'est un facteur de risque d'avoir Donald Trump disant ceci et cela contre un yen faible", a commenté pour l'agence financière Bloomberg Tetsuo Seshimo, analyste de Saison Asset Management à Tokyo.

"Mais le fait d'affaiblir la monnaie via l'assouplissement monétaire n'est pas quelque chose de spécifique au Japon. D'autres pays l'ont fait y compris les Etats-Unis, donc ces remarques (du président américain) n'auront pas d'incidence importante", a-t-il estimé.

C'est pourquoi les cambistes ont réagi sans s'affoler, et les fluctuations des devises sont au final restées limitées.

- Mitsubishi Motors s'envole de 12% -

Le moral des investisseurs a en outre été soutenu par des résultats d'entreprises plutôt positifs. Quelque 700 compagnies sont à l'agenda cette semaine, selon Bloomberg.

Le constructeur d'automobiles Mitsubishi Motors, récemment passé sous le contrôle de son compatriote Nissan, a ainsi bondi de 12,39% à 689 yens, signant la plus forte hausse du Nikkei, au lendemain d'un relèvement de ses prévisions annuelles.

Mitsubishi Motors prévoit toujours une lourde perte nette sur l'exercice qui s'achève en mars 2017, conséquence d'un scandale de falsification de données révélé l'an dernier, mais celle-ci devrait être un peu moins élevée que prévu. Le gorupe espère par ailleurs finir dans le vert sur le plan opérationnel.

Son allié Nissan n'en a pas profité, le titre a cédé 0,62% à 1.112 yens. Idem pour Toyota (-0,57% à 6.546 yens).

Autres performances financières saluées, celles de la firme d'électronique Kyocera (+3,58% à 6.095 yens), du groupe de matériels et services informatiques Fujitsu (+4,28% à 686,8 yens) ou encore du sidérurgiste JFE Holdings (+4,26% à 2.066,5 yens).

A l'inverse, Nintendo a déçu (-2,14% à 22.625 yens). Le pionnier des jeux vidéo a certes dégagé un bénéfice net en très forte augmentation de 150% au terme des neuf premiers mois de son exercice 2016/17, mais il ne le doit qu'à des facteurs extérieurs à ses activités centrales.

S'agissant de ses ventes de jeux et consoles, le tableau n'est pas brillant, mais la direction de Nintendo s'est montrée confiante mercredi sur les ventes de la Switch, sa nouvelle console disponible le 3 mars.

Dans l'image et la bureautique, Fujifilm Holdings, Canon et Konica Minolta, dont les bénéfices ont reculé, ont aussi été délaissés: -4,89% à 4.161 yens pour le premier, -1,58% à 3.292 yens pour le second et -8,36% à 1.074 yens pour le dernier (plus lourde chute du jour).

Jeudi, seront à surveiller Hitachi et Takeda, qui publiaient leurs comptes après la clôture.

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