Zurich (awp) - Cembra Money Bank a relevé ses perspectives de bénéfice pour l'année en cours et dévoilé ses ambitions pour 2022-2026. L'émetteur de cartes de crédit, dont le contrat avec Migros prend fin en 2022, veut profiter de l'engouement pour le concept "buy now pay later".

Cembra Money Bank voit un potentiel de croissance dans le concept "buy now pay later" (acheter maintenant, payer plus tard) en visant un volume de financement de plus de 1 milliard de francs suisses et un bénéfice net de 10 à 20 millions d'ici 2026 pour sa filiale spécialisée Swissbilling, a expliqué son directeur général Holger Laubenthal lors de la journée des investisseurs mardi.

Le volume de transactions connaît actuellement une croissance à deux chiffres en Suisse et devrait atteindre 3 à 4 milliards de francs suisses d'ici 2025. Le spécialiste du crédit à la consommation, du leasing et de l'émission de cartes veut se concentrer l'an prochain sur une extension de la présence de Swissbilling, qu'il a racheté en 2017, en Suisse alémanique.

La filiale de Cembra devrait atteindre un volume de facturation d'environ 315 millions de francs suisses en 2021. Elle travaille par exemple avec le géant de l'ameublement Ikea, mais aussi TX Group et Ochsner Sport. M. Laubenthal y voit un fort potentiel de ventes croisées.

En dépit de la fin du contrat avec Migros en juin 2022, le CEO a réaffirmé l'objectif de conserver plus de 50% des clients de cartes de crédit en milieu d'année prochaine. Cembra assure discuter avec d'éventuels partenaires.

Possibles suppressions de postes

Cembra veut simplifier son modèle opérationnel et accroître son efficacité grâce à "la standardisation et l'automation". Cela passera par des investissements de 55 millions de francs suisses jusqu'en 2025 et des économies annuelles d'au moins 30 millions à partir de 2026. Celles-ci pourraient entraîner des suppressions de postes dans certains secteurs, a concédé le directeur général, qui compte toutefois mettre à profit les fluctuations naturelles au sein de l'entreprise.

Pour 2021, le fournisseur de services financiers vise un bénéfice entre 159 et 162 millions de francs suisses, contre 153 millions encaissés en 2020 et veut verser un dividende stable de 3,75 francs suisses par titre cette année, puis au moins la même somme en 2022. Par la suite, la société s'attend à ce que la distribution "augmente en fonction de la croissance durable des bénéfices, sous réserve d'un minimum de dividende par action de l'année précédente".

Pour la période 2022-2026, Cembra ambitionne d'atteindre un rendement des fonds propres (ROE) de 13-14% pour 2022 et 2023 en raison de la fin du partenariat avec Migros, puis supérieur à 15% à moyen terme, soit dès 2024.

Vontobel note que la stratégie du groupe pour les quatre prochaines années impose de solides investissements technologiques. Il juge les objectifs financiers rassurants jusqu'en 2023 puis "très optimistes" ensuite. Pas de surprise selon son analyste concernant le dividende stable, qui offre un rendement attractif de 5,8%.

A la cloture, l'action Cembra a gagné 2,2% à 66,40 francs suisses, dans un SPI en hausse de 1,4%.

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