Zurich (awp) - Après un démarrage poussif, la Bourse suisse se reprenait jeudi à l'approche de la mi-journée, le SMI virant dans le vert peu avant 10h00. L'évolution des indices traduit la nervosité des investisseurs à une semaine de la réunion de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de son homologue européenne la BCE, alors qu'une nouvelle salve de résultats semestriels est intervenue, avec notamment ceux de Givaudan et ABB.

Sur le front des informations macroéconomiques, le Japon a enregistré un mini-excédent commercial en juin, le premier depuis près de deux ans. Mais la croissance des exportations s'est tassée sur fond de la reprise poussive en Chine.

Le commerce extérieur suisse a quant à lui marqué le pas dans les deux directions du trafic au deuxième trimestre. Le plus important contributeur aux exportations helvétiques, l'industrie chimique et pharmaceutique, n'a pas échappé à la tendance morose.

Après avoir débuté la séance sur un repli de 0,21%, le SMI s'est peu à peu ragaillardi, passant dans le vert quelques minutes avant 10h00, pour marquer un plus haut provisoire à 11'152,27 points quelques minutes plus tard. Vers 10h45, l'indice phare notait à 11'145,21 points, soit une hausse de 0,23%. Le SLI progressait quant à lui 0,25% à 1760,35 points et l'indice élargi SPI de 0,12% à 14'710,64 points.

Sur les 30 valeurs constitutives de l'indice Swiss Leader Index, 14, dont le poids lourd Nestlé, perdaient du terrain et 15 en gagnaient, alors qu'un autre des trois principales capitalisations du marché, le bon Roche, faisait du surplace. Le voisin et concurrent Novartis faisait nettement mieux prenant 0,9%, quand bien même UBS a réduit l'objectif de cours du titre du géant pharmaceutique bâlois.

En haut de tableau, ABB (+2,7%) prenait la direction des opérations, devant Geberit (+2%). Le mastodonte zurichois de l'électrotechnique est parvenu à améliorer recettes et rentabilité au deuxième trimestre. Dans un contexte de ralentissement économique, la multinationale table pour l'ensemble de 2023 sur des ventes en hausse d'au moins 10%.

Le titre du spécialiste st-gallois des équipements de salles d'eau tirait lui profit du relèvement par Goldman Sachs de son objectif de cours et de sa recommandation. Zurich Insurance (+1,1%) était lancé à sa poursuite, précédant Holcim (+1%), Novartis, Swiss Life (+0,7) et Swiss Re (+0,9%).

Le vert était aussi de mise pour le gestionnaire de fortune zurichois Julius Bär (+0,7%), UBS +0,4%) et Partners Group (+0,2%).

A l'autre extrémité du classement, VAT Group (-2,9%) héritait de la lanterne rouge, alors que Vontobel en a réduit l'objectif de cours, derrière la toujours volatile AMS-Osram (-2,3%).

Richemont (-1,3%) et Swatch Group (-1%) reculaient aussi sensiblement, malgré un mois de juin particulièrement faste pour le secteur horloger. Celui-ci boucle le premier semestre sur une augmentation de 12% des livraisons à l'étranger à 13,3 milliards de francs suisses.

Givaudan (-0,2%) était aussi à la peine, le numéro un mondial des arômes et parfums ayant vu son chiffre d'affaires reculer au premier semestre à 3,5 milliards de francs suisses. Le groupe genevois a cependant confirmé ses objectifs de croissance à moyen terme.

Sur le marché élargi, Medmix dégringolait de près de 13%. Si le fabricant de dispositifs d'application variés est parvenu sur les six premiers mois de l'année à compenser l'essentiel de la perte de recettes liée à l'abandon de ses activités en Pologne. La construction d'un site de remplacement à Valence, en Espagne, de même que les efforts consentis pour répondre à la demande dans l'intervalle, ont toutefois bridé la rentabilité.

Cembra Money Bank (-7,7%) était aussi en perdition, le spécialiste de crédits et de l'émission de cartes de crédit n'ayant pu renouveler au premier semestre la performance qualifiée de "record" enregistrée lors des six premiers mois de 2022. Le bénéfice net a reculé de 17% à 75,1 millions de francs suisses.

L'équipementier thurgovien du bâtiment Arbonia chutait de 4,6%, quand bien même le groupe d'Arbon a fait part de mesures d'économies, dont la fermeture de sites de production qui entraînera la suppression de 600 postes.

Georg Fischer (-4,4%) ne faisait guère mieux après avoir affiché sur les six premiers mois de l'année une croissance organique de 7,5%, pour un chiffre d'affaires de 1,96 milliard de francs suisses. Les entrées de commandes par contre ont ralenti de près de 300 millions de francs suisses à 1,93 milliard. L'essor de la rentabilité a par ailleurs marqué le pas.

L'émetteur de produits de structurés Leonteq (-1,9%) a souffert au premier semestre d'une faible volatilité des marchés et d'une base de comparaison forte. Recettes et rentabilité ont fortement baissé pour le groupe financier zurichois.

Rieter (-1,5%) a retrouvé les chiffres noirs au premier semestre, grâce notamment à un bond des recettes. Le groupe winterthourois lance un plan d'économies qui devrait conduire à la suppression d'au moins 300 postes de travail.

Bossard (-0,9%) a vu sa performance écornée au premier semestre, dans un environnement économique marqué par un ralentissement en Europe et en Asie. La direction du spécialiste des systèmes de visserie et de fixation zougois se veut prudente pour la seconde partie de 2023.

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