Paris (awp/afp) - Un petit vent de panique venu des Etats-Unis sur les banques a entraîné la Bourse de Paris en nette baisse de 1,30% vendredi, une tendance que n'ont pas pu rattraper les dernières données sur l'emploi américain, favorables aux investisseurs.

La Bourse de Paris a cédé 95,21 points à 7.220,67 points. Elle termine la semaine en baisse de 1,73%, mais gagne encore 11,54% depuis le début de l'année.

La cote Parisienne a flanché dès l'ouverture, dans le sillage de la séance de Wall Street jeudi et n'est pas parvenue à remonter la pente.

Le secteur bancaire a particulièrement souffert, avec des pertes jusqu'à 4,49% pour Société Générale.

En cause, les craintes subites des investisseurs sur la solidité de l'ensemble du secteur, après les difficultés rencontrées par la 16e banque américaine par la taille de ses actifs, Silicon Valley Bank.

Etablissement fétiche des start-up et fonds de capital-investissement du secteur technologique, elle a fait l'objet de retraits massifs d'argent par ses clients, eux même en difficultés par la remontée des taux d'intérêt depuis un an.

Après avoir chuté de 60% jeudi, le titre était suspendu dans l'attente de nouvelles informations. Les autorités ont décidé de la fermer vendredi.

L'effet "boule de neige" sur les autres banques est un peu "exagéré" car "ce n'est pas une banque généraliste", rappelle toutefois Céline Weill-Alliel, gérante d'Uzès Gestion.

L'actualité a éclipsé la principale publication du jour, les données mensuelles sur l'emploi américain, cruciale pour la Réserve fédérale américaine afin de calibrer sa politique monétaire.

Plusieurs éléments vont dans le sens d'une approche plus souple de l'institution pour sa prochaine réunion dans dix jours, notamment "le taux horaire" des salaires "un peu plus faible qu'attendu", mentionne Mme Weill-Alliel. Cet élément allège les pressions inflationnistes. Le taux de chômage a aussi augmenté.

Toutefois, "les chiffres du jour ne vont toujours pas dans le sens de la Fed puisque les créations d'emplois sont vigoureuses", remarque John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.

Le prochain indicateur clé sur l'inflation est le baromètre CPI aux Etats-Unis, attendu mardi.

Les craintes sur l'activité économique, favorisant l'investissement vers les actifs sûrs, comme les emprunts d'Etat, ainsi que les données de l'emploi ont provoqué une chute des taux obligataires. Le taux d'intérêt de l'emprunt français a 10 ans, qui fait référence, a connu sa plus forte baisse en une séance depuis début février: il a terminé à 3,00%, contre 3,13% jeudi à la clôture et 3,24% lundi.

Le secteur bancaire aux abois

Les plus fortes baisses reviennent au secteur bancaire, avec -4,49% à 25,53 euros l'action pour Société Générale, -3,85% à 59,50 euros pour BNP Parias et -2,48% à 11,02 euros pour Crédit Agricole. L'assureur Axa a aussi perdu 2,31% à 29,41 euros.

D'autres entreprises dont l'activité est liée aux cycles économiques ont aussi souffert, comme Legrand (-3,69% à 86,12 euros), ou Schneider Electric (-3,35% à 152,32 euros).

Casino peine à se requinquer

Le groupe de distribution a réduit sa perte nette à 316 millions d'euros sur 2022 et sa dette nette en France à 4,5 milliards d'euros, un montant qui reste élevé. Casino a de plus annoncé jeudi soir la signature d'un "accord d'exclusivité" en vue de se rapprocher d'un autre acteur de la distribution, le nouveau groupe Teract, propriétaire des enseignes de jardinerie Jardiland, Gamm vert, des boulangeries Louise, etc..

Son titre a perdu 5,64% à 8,12 euros.

Sur la semaine, il a perdu 16,85%, parmi les pires performances avec Euroapi (-29,06%), JCDecaux (-18,69) ou encore Maisons du Monde (-14,04%), toutes ses entreprises ayant déçu les investisseurs lors de la présentation de leurs résultats.

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