Milan (awp/afp) - La deuxième banque italienne, UniCredit, compte rembourser un emprunt obligataire Additional Tier 1 (AT1) à la première occasion, soucieuse de démontrer qu'elle dispose de capitaux suffisants, a rapporté vendredi l'agence d'informations financières Radiocor.

Les AT1 émis par les banques sont sous pression depuis que Credit Suisse a été contraint de déprécier 17 milliards de dollars de titres de ce type dans le cadre du rachat forcé par UBS le week-end dernier.

L'AT1 d'Unicredit, émis en mai 2017 pour un montant de 1,25 milliard d'euros, est assorti d'un coupon de 6,625%, écrit Radiocor, citant des sources de marché. La première fenêtre de tir pour rembourser l'AT1 s'ouvre le 3 juin.

Interrogée par l'AFP, UniCredit n'a pas souhaité commenter.

Ces titres de dette, aussi connus sous le nom de CoCo, ont été créés dans le sillage de la crise financière de 2008 et entrent dans le calcul des fonds propres d'une banque.

En cas de grave dégradation de la situation financière d'un établissement, ce dernier peut suspendre le paiement des coupons ou convertir les titres de dette en actions.

Ces obligations risquées ont rencontré un grand succès en raison de leur rémunération élevée dans un contexte de taux en général morose.

A l'instar de ses homologues en Europe, UniCredit a dévissé à la Bourse de Milan ces derniers jours, mais affiche un ratio de fonds propres (CET1) très élevé.

Cet indice, suivi de près par les analystes car il mesure la capacité d'une banque à faire face à des crises, est passé à 16% fin 2022, contre 15,03% un an auparavant.

UniCredit a triplé en 2022 son bénéfice net à 6,5 milliards d'euros, dépassant largement ses objectifs.

"Les banques européennes sont bien capitalisées et très liquides", avait fait valoir la semaine dernière son PDG Andrea Orcel.

Le ministre italien de l'Economie, Giancarlo Giorgetti, avait assuré lundi que les répercussions du sauvetage de Credit Suisse sur le secteur bancaire italien étaient "substantiellement insignifiantes".

afp/rp