Paris (awp/afp) - Le groupe français Chapsvision est intéressé par certaines activités de défense et de cybersécurité d'Atos, a-t-il indiqué vendredi à l'AFP, à quelques heures de l'échéance fixée par l'ex-fleuron de la French Tech pour recevoir des propositions de refinancement de ses créanciers.

Les activités convoitées par ce spécialiste de l'analyse de données, qui a confirmé une information des Echos, sont logées dans l'entité "big data" et sécurité (BDS). Bercy avait manifesté dimanche son intérêt pour certaines parties de cette division, afin d'éviter que des activités souveraines "passent dans les mains d'acteurs étrangers".

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, avait alors précisé son souhait de rallier d'autres acteurs français, pour que "l'Etat ne soit pas seul" dans cette opération.

Appel entendu par Chapsvision, qui vise néanmoins un périmètre plus restreint que le gouvernement, avec la branche "Mission-Critical Systems" (MCS) et les produits de cybersécurité.

"A condition que l'Etat avance dans sa stratégie de reprise des actifs stratégiques, alors nous nous positionnerons sur ces derniers", a déclaré une porte-parole de l'entreprise à l'AFP, confirmant une information du journal Les Echos

La branche MCS comprend notamment le système de commandement du programme Scorpion de l'armée de terre, des outils de navigation pour les forces navales et la marine marchande et le système de sécurisation des réseaux de communication à bord des avions Rafale "F4" de Dassault.

Elle gère aussi le système C4I (Command, Control, Communications, Computers and Intelligence), une solution qui livre à la chaîne de commandement de l'armée une carte du champ de bataille mise à jour en temps réel.

Mission-Critical Systems comporte enfin la société Avantix, spécialisée dans les systèmes d'écoute pour les services de renseignements.

La branche de produits en cybersécurité d'Atos intègre de son côté différentes solutions de chiffrement, de crypto-analyse et de contrôle d'accès.

Chapsvision pourrait néanmoins avoir à jouer des coudes avec Thales, qui a fait part mardi de son potentiel intérêt pour les mêmes activités au sein de BDS.

En grande difficulté financière, Atos a fixé à vendredi la date butoir pour que ses créanciers lui soumettent des propositions de refinancement.

L'entreprise a expliqué avoir dorénavant besoin de 1,1 milliard d'euros de liquidités pour son activité en 2024-2025 (contre une estimation de 600 millions d'euros précédemment).

Elle a aussi dit vouloir réduire de 3,2 milliards d'euros sa dette brute, qui avoisine les 5 milliards, alors qu'elle souhaitait initialement la réduire de moitié.

afp/rp