Paris (awp/afp) - La Bourse de Paris a perdu 0,46% mardi, les investisseurs n'ayant pas apprécié les propos du président de la banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell avertissant que l'institution pourrait accélérer de nouveau le rythme du relèvement des taux et les pousser plus haut que prévu.

L'indice vedette CAC 40 a reculé de 33,94 points à 7.339,27 points. Lundi, il avait gagné 0,34%, échouant de peu à établir un record en clôture après avoir dépassé pour la première fois en début de séance la barre des 7.400 points.

"Les données économiques les plus récentes sont plus fortes que prévu, ce qui suggère que le niveau final des taux directeurs sera susceptible d'être plus élevé que prévu", a déclaré Jerome Powell.

Autrement dit, l'économie reste en surchauffe et le principal taux directeur de la Fed pourrait continuer son ascension au-delà de 5,1%, niveau auquel les responsables de l'institution le voyaient s'arrêter, selon leurs dernières prévisions, qui avaient été publiées en décembre.

Le président de la Fed a aussi mis en garde contre le fait que les taux pourraient rester élevés "pendant un certain temps".

Pour Alexandre Baradez, analyste d'IG France, Jerome Powell "rappelle qu'il ne faut pas lâcher la bride trop rapidement".

Ses déclarations ont aussi fait basculer dans le rouge la Bourse de New York et ont poussé le taux de la dette américaine à deux ans à un pic tout proche des 5%.

"La réaction des marchés est logique compte tenu de la teneur des propos", selon Alexandre Baradez, qui ne constate "pas d'affolement du marché, qui s'attendait à ce genre de déclarations".

Agitation parmi les biotechs

Le principal mouvement du jour côté valeurs concerne des entreprises de biotechnologie: Gensight a chuté de plus de 21,75% à 2,42 euros, après l'annonce d'un nouveau retard de production dans un traitement d'une maladie génétique rare de la rétine.

A l'inverse, Genomic Vision s'est envolé de 68,77% après avoir annoncé s'appuyer sur un logiciel fondé sur l'intelligence artificielle pour automatiser certaines analyses. L'action ne vaut toutefois que quatre centimes, alors qu'elle valait 15 euros en 2015.

LVMH renforce sa division beauté

Le numéro un mondial du luxe LVMH (-1,08% à 816,10 euros) a annoncé lundi la nomination de Stéphane Rinderknech, ancien cadre de L'Oréal, au poste de PDG de sa division beauté, qui est réorganisée à plusieurs niveaux.

Arcelor et Eramet ternes

La reprise économique plus tiède que prévu en Chine et la perspective de nouvelles hausses des taux d'intérêt qui pourraient affecter négativement la croissance économique mondiale ont pesé sur les valeurs minières, comme ArcelorMittal qui a reculé de 1,84% à 29,42 euros et Eramet de 4,45% à 103 euros.

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