Nouveau round de financement, moins onéreux.
QUESTION DE FINANCEMENT

Europlasma lance un nouveau programme de financement, déjà intégré dans nos prévisions, dont le coût semble être plus abordable qu’anticipé.


ACTUALITÉ

Europlasma lance un nouveau programme de financement de 8m€ reposant sur les mêmes mécanismes que l’opération de 2016-17 : l’émission de convertibles rapidement converties à avec une décote sur les cours de bourse récents. Les conditions de ce nouveau financement sont sensiblement plus avantageuses que celles de la précédente opération (aucun warrant, décote moitié moindre), preuve que le groupe se rapproche du moment où il pourra se financer par des moyens plus traditionnels maintenant que ses risques de développement sont derrière. Le coût de ce dernier programme de financement se déduit directement des conditions de conversion, à 95,3% des 10 derniers cours de bourse, les nouvelles actions étant en principe vendues rapidement. En d’autres termes, le vendeur s’assure d’une rémunération d’environ 5% par rapport au cours coté, au détriment du marché c’est-à-dire des actionnaires existants. Bien que limitée, la dilution est le prix à payer pour boucler le financement.


ANALYSE

Europlasma a franchi une étape importante en 2017 en obtenant l’acceptation finale de son client pour la livraison très en retard d’une unité de production d’énergie verte. L’hémorragie de liquidités résultant des retards et des travaux d’ingénierie supplémentaires visant à améliorer le rendement opérationel de cette dernière unité a conduit le groupe à lancer nombre de programmes de financement coûteux en termes de dilution. Si la levée de fonds de 8m€ annoncée début février 2018 présente un même profil (bien que beaucoup moins dilutif), son calendrier est apparemment resserré (dernière tranche de levée complétée mi-avril 2018) et l’émetteur détient une option lui permettant de ne pas aller au-delà de 4m€. Ceci indique que le groupe est sur le point de générer une trésorerie positive et devrait ensuite privilégier les modes de financement plus traditionnels.

De fait l’hémorragie de liquidités de 2017 s’expliquait à la fois par la poursuite du développement de l’unité prototype de production d’énergie et par la perturbation de l’activité de l’unité de traitement de l’amiante normalement génératrice de trésorerie. Début 2018, ces deux problèmes sont résolus.

Année après année, la direction d’Europlasma a su trouver de nouveaux financements dans des conditions pourtant très défavorables. La pierre d’achoppement empêchant Europlasma de devenir un acteur du secteur de la production d’énergie verte est moins liée à la technologie qu’au financement d’un modèle de développement idéal dans lequel Europlasma ne construirait ni ne gérerait des centrales pour des tiers, mais pour elle-même.
Si cela nécessiterait un saut quantique en termes de ressources, il convient de mentionner que la technologie du groupe est suffisamment convaincante pour que l’usine numéro 2 (surnommée Tiper) soit essentiellement financée par de la dette. Un modèle reposant sur la propriété modifierait sérieusement la définition du business model d’Europlasma et vraisemblablement sa valorisation.


IMPACT

Nos prévisions sur les résultats d’Europlasma intègrent déjà en grande partie la dilution entraînée par le nouveau mode de financement. Selon nous, ce dernier pourrait augmenter le nombre d’actions de 40m à 50m (de 153m actuellement). Nous avions intégré dans nos prévisions une augmentation forfaitaire de 50m du nombre d’actions, ainsi qu’une dilution complète des bons de souscription C. Ces nouveaux fonds propres permettront à Europlasma d’atteindre son objectif de générer un CF positif aussi il se peut même que le marché réagisse positivement et ne se formalise guère de cette nouvelle émission. Pour rappel, notre objectif de cours pleinement dilué est largement supérieur au cours actuel. Finalement, la nouvelle est encourageante, plus positive de toute évidence qu’un déficit de financement.