Le dernier en date nous vient de Fedex. A l'instar de l'allemand Deutsche Post-DHL, discuté la semaine dernière dans ces colonnes, le géant américain de la logistique accuse sur le dernier trimestre une baisse de 3.5% de son chiffre d'affaires, et une chute de 22% de son profit d'exploitation par rapport à l'an dernier à la même période.

Fedex génère sur l'année fiscale 2023 un profit cash de $2.7 milliards — soit $1.2 milliards de moins que son résultat net, ajustement du besoin en fonds de roulement oblige — intégralement retourné aux actionnaires via $1.5 milliard dépensé en rachats d'actions et $1.2 milliard distribué en dividendes.

On pourra sans peine défendre ce choix d'allocation du capital. Le titre s'est échangé entre x11 et x15 ses profits — comptables — au fil des derniers mois, sur ses planchers de valorisation à dix ans. Entre 2014 et 2016, la précédente vague de rachats d'actions avait été autrement moins bien inspirée. 

Sur le cycle, Fedex a doublé son chiffre d'affaires et triplé ses profits. Peut-être le marché estime-t-il le potentiel de croissance désormais épuisé, malgré l'exposition internationale conséquente du groupe — qui le distingue de son rival UPS, dont les deux-tiers du chiffre d'affaires proviennent des Etats-Unis.

La valorisation d'UPS accuse elle aussi le coup depuis quelques mois, mais de manière moins prononcée que celle de Fedex. Entre les deux, le marché favorise depuis toujours la concentration sur le marché américain, d'où le léger premium de valorisation. 

Il est vrai qu'UPS réalise de bien meilleures marges que Fedex. Cependant, son chiffre d'affaires a cru à rythme beaucoup moins soutenu.