Celui-ci a abaissé à un dollar son objectif de cours sur l'action GM, contre deux dollars jusqu'ici, sa recommandation sur la valeur passant de "neutre" à "sous-performance".

Vers 15h00 GMT, GM dégringolait de 13,1% à 3,90 dollars.

"Au cours des deux prochains mois (...) il apparaîtra de plus en plus clairement que le sacrifice énorme en terme de valeur attendu des syndicats et des créanciers obligataires nécessitera la suppression complète ou quasi-complète des fonds propres existants de GM", écrit Christopher Ceraso, analyste chez CS, dans une note intitulée "Game Over pour les fonds propres GM".

Le gouvernement américain s'est engagé vendredi à venir en aide aux constructeurs automobiles américains au moyen de 17,4 milliards de dollars de crédits d'urgence, dont 13,4 milliards seront débloqués en décembre et janvier. Ces fonds seront prélevés sur le plan de 700 milliards de dollars initialement destiné à aider le secteur financier.

En échange des prêts à trois ans, Washington a fixé une série de conditions drastiques, exigeant notamment des constructeurs qu'ils apportent d'ici le 31 mars la preuve qu'ils peuvent se restructurer suffisamment pour assurer leur survie, faute de quoi l'argent prêté sera récupéré.

GM doit notamment réduire sa dette des deux-tiers en en convertissant une partie en fonds propres, verser la moitié des cotisations Veba au trust gérant la protection sociale des retraités en utilisant son capital en actions, rendre les salaires des ouvriers syndiqués compétitifs par rapport aux rémunérations pratiquées chez les constructeurs étrangers et supprimer la banque du syndicat UAW qui indemnise les salariés licenciés.

"Si GM et ses actionnaires réussissent à aller au bout de négociations qui s'annoncent épineuses, et si toutes les parties peuvent tomber d'accord pour sacrifier de la valeur dans des proportions conformes aux objectifs fixés par le gouvernement, nous nous retrouvons toujours avec une valeur de fonds propres dérivée du cash flow de moins d'un dollar par action", calcule Ceraso.

Il ajoute que si les créanciers obligataires et les syndicats ne parviennent pas à s'entendre, le risque de voir GM se retrouver au tribunal des faillites est toujours là.

Tenzin Pema, version française Gilles Guillaume