Le sort du chantier naval de Subic Bay, stratégiquement situé, est une préoccupation de sécurité nationale pour les chefs de la défense, qui craignent qu'il ne soit repris par des entreprises publiques chinoises, avec lesquelles les Philippines entretiennent depuis longtemps une relation de méfiance.

En 2019, au moins huit entreprises étrangères ont manifesté leur intérêt pour le chantier naval, dont deux entreprises chinoises non identifiées.

Les revendications territoriales de la Chine en mer de Chine méridionale se chevauchent avec celles de plusieurs pays, dont les Philippines, qui ont protesté à plusieurs reprises contre les mesures prises par la Chine pour étendre sa présence sur cette route commerciale qui draine chaque année 3 000 milliards de dollars de marchandises.

Le chantier naval, qui était géré par Hanjin Philippines avant qu'il ne fasse défaut sur des prêts d'une valeur de 1,3 milliard de dollars en 2019, est considéré comme un actif important en raison de son abri, de sa profondeur et de son accès à la mer de Chine méridionale.

La baie, située au nord-est de la capitale Manille, a accueilli une base de la marine américaine jusqu'en 1992.

Cerberus achètera le chantier naval pour 300 millions de dollars et certaines parties seront louées à des localisateurs, a déclaré Rosario Bernaldo, un administrateur de l'installation. L'activité du chantier naval, où Hanjin employait 20 000 personnes, devrait redémarrer cette année, a-t-elle ajouté.

Le secrétaire philippin à la défense, Delfin Lorenzana, avait précédemment plaidé pour que la marine reprenne le chantier naval afin de préserver les emplois et de protéger la sécurité nationale.

Selon une source au fait de l'accord, qui n'a pas été autorisée à parler aux médias, la marine louera à Cerberus un tiers des 300 hectares du site pour y installer sa propre base.

M. Lorenzana et un porte-parole du ministère de la défense n'ont pas répondu immédiatement à une demande de commentaire sur l'accord conclu avec Cerberus.

Selon une autre source, les parties souhaitent conclure l'accord le 15 avril.

La valeur de l'accord représente la majeure partie des 412 millions de dollars que Hanjin doit aux prêteurs philippins BDO Unibank, Bank of the Philippine Islands, Rizal Commercial Banking Corp, Metropolitan Bank & Trust Co et Land Bank of the Philippines.

La BPI s'est refusée à tout commentaire en raison d'un accord de confidentialité, tandis que les autres créanciers n'ont pas immédiatement répondu aux demandes de commentaires. Cerberus n'a pas non plus répondu immédiatement à une demande de commentaire.