Londres (awp/afp) - La banque britannique Lloyds a annoncé jeudi un bénéfice net part du groupe en hausse de 46% à 4,9 milliards de livres (5,7 milliards d'euros) en 2023, porté notamment par de moindres charges de dépréciations et des taux d'intérêt en augmentation.

"L'augmentation significative d'une année sur l'autre s'explique à la fois par de solides performances en 2023" mais aussi par un effet comptable ayant conduit à réviser le résultat net de l'année précédente, a précisé la banque dans un communiqué.

Le chiffre d'affaires de Lloyds, après prise en compte d'effets comptables liés notamment à des contrats d'assurance, a progressé de 20% à 18,6 milliards de livres. Les recettes ont été "portées par une marge nette d'intérêt bancaire plus élevée", a relevé la banque dans son communiqué.

Les dépréciations d'actifs ont atteint 303 millions de livres, en baisse comparé à une charge d'1,5 milliard de livres un an plus tôt, qui reflétait notamment les risques liés à la hausse de l'inflation. Il s'agit d'une "reprise importante" de provisions qui traduit "des perspectives économiques améliorées", explique la banque.

Lloyds, qui dispose du plus grand réseau d'agences bancaires dans le pays, est particulièrement dépendante de l'évolution de l'économie britannique puisqu'elle est avant tout une banque de détail, proposant des services aux particuliers et aux entreprises, et se trouve d'autant plus exposée aux risques de défauts de crédit.

Les taux d'intérêts élevés, conséquence des efforts de la Banque d'Angleterre pour freiner l'inflation, s'ils dopent les recettes des banques, mettent aussi sous pression les budgets des ménages car ils ont notamment renchéri le coût des crédits immobiliers.

Mais l'inflation au Royaume-Uni, très élevée pendant de longs mois, a depuis fortement marqué le pas. Elle se situait à 4% en janvier, comparé à un pic de 11% atteint en octobre 2022.

"Avec la pression continue du coût de la vie, nous savons que 2023 a été difficile pour beaucoup" de particuliers et d'entreprises, selon Charlie Nunn, le directeur général, cité dans le communiqué.

Pour autant, "le groupe a réalisé une performance financière solide, conforme à nos prévisions en 2023, portée par la croissance des revenus, la discipline sur les coûts et la bonne qualité des actifs", a-t-il ajouté.

Lloyds a annoncé une hausse de 15% de son dividende pour 2023 comparé à l'année précédente et un programme de rachat d'actions jusqu'à 2 milliards de livres.

Le titre de la banque bondissait de 6,34% à 46,04 pence jeudi vers 15H00 GMT à la Bourse de Londres.

La banque a aussi annoncé jeudi une provision de 450 millions de livres pour l'impact potentiel d'une enquête du gendarme des marchés britannique, la FCA, lancée en janvier sur les pratiques de l'ensemble du secteur sur des contrats de prêts automobiles antérieurs à janvier 2021, qui pourraient avoir conduit à des prix trop élevés et pourraient ouvrir droit à compensation pour les clients lésés.

"Le temps nous dira si (cette provision) représente la pointe de l'iceberg ou une hypothèse raisonnablement prudente", selon Russ Mould, analyste chez AJ Bell, qui ajoute que les résultats ont été par ailleurs "quasiment conformes aux attentes du marché, avec des bénéfices légèrement supérieurs aux prévisions".

La performance de l'entreprise "a clairement atteint un sommet", ajoute cependant Matt Britzman, chez Hargreaves Lansdown. Mais "il reste encore plusieurs facteurs favorables", poursuit-il, soulignant que "les niveaux de défauts de paiement restent faibles et, avec le retour de la croissance des salaires réels et la stabilisation du marché immobilier, les consommateurs devraient rester résilients".

afp/rp