LONDRES, 14 février (Reuters) - Heineken pourrait afficher cette année une croissance de son bénéfice d'exploitation inférieure aux estimations, en raison d'incertitudes liées à la volatilité de l'environnement géopolitique et économique.

Les brasseur a déclaré mercredi qu'il visait en 2024 une hausse de son bénéfice d'exploitation avant éléments exceptionnels de 1 à 9% ("low to high single-digit"), tandis que les analystes tablent sur 9,9%.

À la Bourse d'Amsterdam, le titre cédait 5,50% à 88 euros à 09h35 GMT.

James Edwardes Jones, analyste chez RBC, a qualifié ces prévisions de "décevantes" étant donné "l'attente généralisée (...) d'un important effet de levier sur les marges à mesure que les coûts des matières premières diminuent".

Heineken avait déjà prévenu que des conditions économiques difficiles pourraient peser sur la demande dans certains marchés cette année.

"Nous restons prudents quant aux perspectives économiques et géopolitiques mondiales", a déclaré le président-directeur général Dolf van den Brink dans un communiqué.

Dans ces conditions, l'entreprise cherchera à stimuler la croissance de son chiffre d'affaires en équilibrant les volumes et les prix.

Les coûts devraient encore augmenter, a précisé Heineken, qui s'attend à réaliser au moins 500 millions d'euros d'économies brutes en 2024, soit 100 millions d'euros de plus que l'objectif fixé.

Le deuxième brasseur mondial, a par ailleurs fait état d'une hausse de 1,7% de son bénéfice d'exploitation pour l'année 2023, dépassant les prévisions des analystes qui tablaient sur une stabilité, selon un consensus compilé par la société.

Il a comptabilisé une charge de dépréciation de 491 millions d'euros liée à sa division Afrique australe, formée après l'acquisition en 2021 du groupe de boissons sud-africain Distell et de Namibian Breweries. (Reportage Emma Rumney ; version française Nathan Vifflin et Mathias de Rozario, édité par Kate Entringer)