PARIS, 20 octobre (Reuters) - Faurecia ne compte pas se séparer de son activité de dépollution malgré la fin programmée de la vente des moteurs thermiques car ce métier offrira encore longtemps une profitabilité précieuse pour son désendettement, a dit à Reuters le directeur général de l'équipementier automobile.

"Nous sommes à plus de 65% de part de marché (avec nos deux principaux concurrents), donc notre probabilité d'être le dernier des Mohicans est très forte, et cela a beaucoup de valeur", a dit Patrick Koller lors des journées presse du 89e salon de l'automobile de Paris.

"D'autres sociétés vont devoir jeter l'éponge car elles n'auront plus la surface pour fonctionner (...), et les clients ayant absolument besoin d'un fournisseur, nous allons récupérer des parts de marché sans investir dans du capacitaire", a-t-il ajouté.

Si Patrick Koller souligne que l'horizon de 2035 pour le tout électrique - donc sans pot d'échappement - est un horizon européen, et pas américain ou asiatique, la dépollution est toutefois appelée à peser de moins en moins lourd dans son chiffre d'affaires, soit environ 15% en 2025 et moins de 10% en 2030.

Mais la génération de cash de cette activité axée sur des contrats de temps long doit aider Faurecia à réduire la dette contractée pour l'acquisition de l'équipementier allemand Hella , qui a donné naissance au groupe Forvia.

Le nouveau groupe, dont le portefeuille d'activités regroupe désormais le stockage d'hydrogène, les sièges, le cockpit, l'éclairage et la dépollution, fera un point sur sa stratégie moyen terme le 4 novembre.

Patrick Koller a confirmé par ailleurs ses objectifs de 250 millions d'euros de synergies et d'un milliard d'euros de cessions d'actifs annoncés dans le sillage de l'opération avec Hella. "Sur les synergies, on est parfaitement aligné avec notre plan de marche. Sur les cessions d'actifs, on est parfaitement confiants sur notre capacité à délivrer ce milliard", a-t-il dit.

Après la cession de 33,33% de HBPO pour 290 millions d'euros, le groupe est "dans les phases finales de négociation" pour les autres désinvestissements et compte annoncer la signature de plusieurs de ces opérations d'ici la fin de l'année, a ajouté Patrick Koller. (Gilles Guillaume, édité par Kate Entringer)