Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,8% pour le Dow Jones, de 1% pour le Standard & Poor's 500 et de 1,2% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 reflue de 0,54% à 6.522,16 points vers 11h10 GMT. À Francfort, le Dax cède 0,73% et à Londres, le FTSE abandonne 0,07%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,4%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,73% et le Stoxx 600 de 0,32%.

Sur l'ensemble de la semaine, l'indice parisien accuse un repli de 0,46% et le Stoxx 600 paneuropéen une baisse de 0,45%.

Les "minutes" de la Fed, publiées mercredi soir, ont donné lieu à des interprétations contrastées, certains analystes considérant que les responsables de la banque centrale américaine se sont montrés "faucons" (hawkish) et d'autres, au contraire, qu'ils ont ouvert la voie à un resserrement moins agressif que prévu.

Depuis, plusieurs responsables de la Fed se sont à nouveau exprimés sur le relèvement des taux prévus en septembre, sans toutefois rassurer les marchés sur le rythme de la hausse du coût du crédit. L'intervention la semaine prochaine de Jerome Powell, le président de la Fed, lors de la conférence annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, apportera peut-être aux investisseurs de nouveaux éléments sur la trajectoire des taux.

En attendant, l'inflation et les craintes d'une récession, qui pèsent depuis le début de l'année sur les marchés d'actions, ont fait leur retour à la faveur de la publication ce vendredi des prix à la production en Allemagne. Ils ont enregistré le mois dernier leurs plus fortes hausses d'un mois sur l'autre (+5,3%) et en rythme annuel (+37,2%) alors que les coûts de l'énergie continuent de flamber avec la guerre en Ukraine.

Le prix du gaz naturel se négocie vendredi en séance autour de 245 euros le mégawattheure après avoir touché jeudi un niveau record en clôture à 241 euros. Dans son rapport mensuel, le ministère allemand des Finances estime vendredi que les perspectives économiques du pays sont désormais sensiblement sombres.

En Grande-Bretagne, le moral des ménages s'est dégradé depuis le début du mois à -44, soit un creux depuis au moins 1974, selon l'indice GfK publié vendredi.

En Europe, les hausses les plus notables sont à l'actif presque exclusivement des compartiments défensifs comme ceux de la santé (+1,02%) ou de l'alimentation et des boissons (+0,29%).

Les secteurs sensibles à la conjoncture comme le tourisme (-1,9%) et l'automobile (-1,89%) figurent parmi les importants replis.

Sur le CAC 40, Renault abandonne 2,21% et Stellantis 2,13%, tandis que Sodexo (-0,97%) pâtit de l'abaissement de la recommandation de Jefferies à "conserver" sur la valeur.

Ailleurs en Europe, Just Eat Takeaway bondit de 38,62% après l'annonce de la cession de sa participation dans iFood à Prosus (+0,08%).

TAUX

Les rendements obligataires en Europe montent après la publication des prix à la production en Allemagne: celui du Bund à dix ans, référence pour la zone euro, prend près de dix points de base, à 1,189%, à un pic d'environ un mois.

Selon Viraj Patel, stratège macroéconomique chez Vanda Research, la statistique allemande du jour "renforce les craintes de stagflation en Europe et le marché obligataire redoute une inflation persistante".

Les marchés monétaires tablent désormais à 100% sur une hausse de 50 points de base des taux de la Banque centrale européenne (BCE) en septembre contre une probabilité de 50% début août.

Aux Etats-Unis, le rendement des Treasuries à dix ans avance d'environ cinq points à 2,926%, soutenus par les dernières déclarations des responsables de la Fed sur la nécessité de nouvelles hausses de taux.

CHANGES

Sur le marché des devises, le dollar s'apprécie de 0,43% face à un panier de monnaies de référence, après avoir touché en séance un sommet depuis le 18 juillet. Le billet vert, qui gagne à ce stade 1,9% sur l'ensemble de la semaine, s'achemine vers sa meilleure performance hebdomadaire en dix semaines.

L'euro, en repli de 0,33%, se traite à 1,0055 dollar. La monnaie unique européenne, qui perd sur la semaine environ 1,7%, pourrait accuser sa plus forte baisse hebdomadaire depuis le 8 juillet.

La livre sterling, en baisse de 0,78% à 1,1837 dollar, n'a pas profité de l'annonce d'une hausse inattendue des ventes au détail au Royaume-Uni en juillet..

PÉTROLE

Les cours pétroliers repartent à la baisse après deux séances consécutives de hausse, victimes de la vigueur du dollar et des craintes d'une récession qui pourrait peser sur la demande de brut.

Le baril de Brent cède 2,06% à 94,6 dollars et celui du brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 1,99% à 88,7 dollars.

 

(Rédigé par Claude Chendjou, édité par Kate Entringer)

par Claude Chendjou