(Actualisé avec déclarations d'IBM aux §§4-6)

16 octobre (Reuters) - IBM a accepté de permettre aux autorités chinoises d'étudier une partie du code source de certains de ses logiciels dans une enceinte sécurisée, rapporte vendredi le Wall Street Journal en citant deux sources proches du dossier.

On ignore dans l'immédiat quels sont les produits concernés et pendant combien de temps les fonctionnaires du ministère chinois de l'Industrie et des Technologies de l'information pourront étudier le code informatique mis à leur disposition, ajoute l'article. (http://on.wsj.com/1PlKBoR)

Les autorités chinoises tentent depuis plusieurs mois d'imposer aux entreprises américaines de hautes technologies des contrôles de sécurité stricts avant d'autoriser la vente de leurs produits aux institutions et entreprises publiques.

"IBM ne donne à aucun gouvernement l'accès à des données de ses clients ou à des 'back doors' donnant accès à nos technologies", dit le groupe dans une déclaration adressée à Reuters.

Il ajoute que, dans plusieurs pays, il lui arrive de procéder à des démonstrations limitées de certains aspects de ses technologies dans "un cadre hautement sécurisé et contrôlé par IBM, sans possibilité de communication avec l'extérieur".

Il précise que d'autres entreprises procèdent à ce type de démonstrations et cite l'exemple de Microsoft, qui donne à certains gouvernements un accès contrôlé au code source de son système d'exploitation Windows.

Les milieux d'affaires américains ont parallèlement réclamé des discussions "en urgence" avec Pékin sur la réglementation en matière de sécurité des réseaux de données, qui obligerait les fournisseurs de produits et services de hautes technologies des banques chinoises à transmettre aux autorités du code source confidentiel ainsi qu'à adopter des algorithmes de codage chinois.

Pékin considère sa dépendance aux technologies étrangères comme une faiblesse en matière de sécurité nationale, notamment depuis les révélations de l'ancien sous-traitant de la CIA américaine Edward Snowden sur l'implantation par les services de renseignement, dans certains logiciels américains, de codes source permettant d'espionner des cibles à l'étranger.

Le Wall Street Journal, citant des sources informées de la stratégie d'IBM, explique que le groupe cherche à développer avec les autorités chinoises des relations plus étroites que celles qu'entretiennent ses concurrents américains.

IBM n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire. Le ministère chinois l'Industrie et des Technologies de l'information n'a pas pu être joint.

Mercredi, le géant américain a annoncé qu'il allait commercialiser sa plate-forme d'informatique dématérialisée ("cloud") Bluemix en Chine dans le cadre d'une collaboration avec le groupe chinois 21Vianet Group.

(Devika Krishna Kumar à Bangalore; Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid Exbrayat)