PARIS (Reuters) - Wall Street est attendue en nette hausse et les Bourses européennes progressent fortement lundi à mi-séance, la satisfaction générale sur les marchés favorisant un record des actions mondiales, la perspective d'une cohabitation au Congrès laissant présager de mesures politiques équilibrées après la victoire de Joe Biden à l'élection présidentielle américaine.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 1,5% à 1,8%.

À Paris, le CAC 40 gagne 1,5% à 5.035,28 points vers 11h30 GMT, un niveau qu'il n'avais plus atteint depuis mi-septembre. À Francfort, le Dax s'octroie 1,83% et à Londres, le FTSE prend 1,4%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 avance de 1,39%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,65% et le Stoxx 600 de 1,41%.

Le mouvement de hausse lié à l'actualité politique aux Etats-Unis n'est évidemment pas limité à l'Europe: l'indice mondial MSCI, qui couvre 49 marchés développés et émergents, a atteint un nouveau plus haut historique.

Au terme d'un long suspense, Joe Biden a remporté la présidentielle aux Etats-Unis face à Donald Trump mais c'est surtout le probable maintien d'un Sénat républicain qui rassure les investisseurs. Avec le scénario d'un Congrès divisé, l'administration Biden pourrait avoir du mal à faire adopter des changements politiques majeurs y compris un plan de relance ambitieux.

"Joe Biden était pendant longtemps craint par les investisseurs, notamment du fait des hausses d'impôts sur les sociétés et des taxes sur les revenus du capital", a déclaré Vincent Boy, analyste marché chez IG France.

"La victoire du candidat démocrate a finalement été vue d'un bon côté car cela pourrait normaliser les relations internationales des Etats-Unis. Par ailleurs, les observateurs s'attendent à une politique plus stable de la part du démocrate après les changements de position réguliers de la part de Donald Trump".

Dans ce scénario, la Réserve fédérale américaine pourrait devoir intervenir davantage pour soutenir une économie frappée par la pandémie. Les Etats-Unis sont devenus le premier pays au monde où le nombre de cas confirmés de contamination au coronavirus a dépassé le seuil des 10 millions.

VALEURS EN EUROPE

L'ensemble des indices sectoriels européens sont en hausse, les trois plus forte revenant aux compartiments technologique, des transports et loisirs et de l'automobile avec des gains compris entre 1,96% et 2,09%.

Parmi les variations les plus notables du jour, TechnipFMC gagne 5,20%, en tête du CAC 40, et Société générale est en hausse de 4,01% après avoir confirmé la suppression nette d'environ 640 postes en France.

Infineon gagne 1,33% à Francfort, le fabricant de semi-conducteurs prévoyant un net rebond de la croissance de son chiffre d'affaires sur son exercice 2021.

TAUX

Si les actions prospèrent, d'autres actifs adressent un signal différent.

Les rendements obligataires de référence poursuivent leur repli, à -0,642% pour le Bund allemand à dix ans, mais le mouvement est plus prononcé pour les emprunts de pays du sud de l'Europe. Le dix ans italien recule ainsi de plus de trois points de base à 0,58% et se rapproche de son plus bas historique.

Le dix ans américain, lui, revient à moins de 0,81% la forte hausse enregistrée vendredi dans le sillage des chiffres de l'emploi.

CHANGES

L'indice dollar qui mesure les fluctuations de la monnaie américaine face à un panier de référence remonte légèrement (+0,11%) après être tombé plus tôt à un plus bas depuis le 1er septembre.

L'euro revient à 1,1864 dollar après avoir frôlé 1,19.

PÉTROLE

La statisfaction générale se traduit également par une hausse des cours du pétrole : le Brent gagne 3,27% à 40,74 dollars le baril et le brut léger américain 3,37% à 38,39 dollars.

(édité par Patrick Vignal)

par Laetitia Volga