Londres (awp/afp) - Le groupe postal britannique IDS, maison mère de Royal Mail, mal en point depuis des mois, est profondément tombé dans le rouge pour son exercice décalé, plombé notamment par des grèves et une baisse du volume des colis.

Le groupe affiche une perte nette de 873 millions de livres (1 milliard d'euros) pour l'année comptable achevé en mars, contre un bénéfice de 612 millions un an plus tôt, et un chiffre d'affaires en recul de 5% à 12 milliards de livres.

Les opérations britanniques, qui ont conservé l'appellation de Royal Mail lorsque le groupe a changé de nom l'an dernier pour devenir International Distributions Services, ont sévèrement pâti de 18 jours de grève pour les salaires.

Une offre salariale a depuis été acceptée par le syndicat du secteur CWU et doit encore être validée par un vote de ses adhérents.

Le groupe avait annoncé la semaine dernière la démission de son patron, Simon Thompson, critiqué pour sa gestion du mouvement social mais aussi pour celle de l'activité courrier. Il quittera l'entreprise fin octobre.

IDS avait notamment été décrié dans un rapport parlementaire en mars pour avoir "échoué de façon systématique" depuis plusieurs années à assurer sa mission de livraison du courrier.

Royal Mail, ancien groupe public dont les origines remontent à plus de 500 ans, privatisé en 2013, avait vu son activité de colis dopée par la pandémie de Covid-19 et les confinements, mais les volumes sont désormais en baisse depuis la réouverture de l'économie et des magasins, relève le groupe.

Le résultat a aussi été pénalisé par "33 millions de livres de coûts" liés à des plans de départs volontaires précédemment annoncés, qui ont vu le nombre d'équivalents temps plein réduits de 10.000 sur un an - sur environ 137.000 employés au total.

GLS, la branche de transport de colis à l'international, a quant à elle affiché un bénéfice d'exploitation de 296 millions de livres, en diminution de 9,5% sur un an.

L'entreprise précise qu'elle ne versera pas de dividende "compte tenu des performances de Royal Mail et de l'augmentation des investissements dans GLS", mais espère renouer avec les bénéfices dans ses opérations britanniques dans les deux ans.

Le titre de Royal Mail reculait de 1,31% à 219,30 pence jeudi vers 08H40 GMT à la Bourse de Londres. L'action cotait à près de 600 livres il y a deux ans.

"La qualité du service a été considérablement affectée par les mouvements sociaux et les niveaux élevés d'absentéisme" et "l'amélioration de la qualité de service est notre priorité", a annoncé Keith Williams, président du CA, cité dans le communiqué, se disant optimiste pour l'exercice en cours malgré "un climat économique qui reste difficile".

afp/rp