Zurich (awp) - En dépit de ventes en repli, Interroll a vu son bénéfice net progresser au premier semestre. La société de manutention est optimiste pour le reste de l'exercice, a-t-elle indiqué dans un communiqué lundi.

Le chiffre d'affaires a reculé de 10,6% à 233,2 millions de franc. En plus de la crise du coronavirus, le franc plus fort a lourdement pesé sur les résultats. En monnaies locales, la baisse est beaucoup moins importante (-4,8%).

Les entrées de commandes se sont de leur côté inscrites à 263,4 millions, en baisse de 11,9% sur un an ou de 6,1% en monnaies locales.

L'entreprise s'est malgré tout bien défendue sur le plan de la rentabilité, à la faveur d'une "discipline" sur le plan des coûts et des investissements, précise le communiqué. Des prix en baisse pour les matières premières et un nouvel équilibre dans les produits, ceux à plus forte marge s'étant mieux vendus que ceux à plus faibles marges, ont également joué un rôle.

Le résultat opérationnel (Ebit) a atteint 32,3 millions, en progression de 3,5% sur un an. Le bénéfice net s'est lui aussi inscrit en hausse à 23,8 millions (+3,1%).

Interroll a dépassé les prévisions des analystes consultés par AWP sur le plan de la rentabilité, ainsi qu'au niveau des entrées de commandes. Toutefois, le consensus s'attendait à mieux concernant les ventes.

Les flux de trésorerie disponibles ont diminué à 20 millions, contre 29,2 millions un an plus tôt en raison de dépenses d'investissement. La société a déboursé 26 millions pour la construction d'une seconde usine à Hiram (Atlanta) aux Etats-Unis et le début des travaux pour la nouvelle usine de Mosbach en Allemagne.

Effet de rattrapage au 2e semestre

Par région, le repli a été fortement marqué aux Amériques (-18,8%), alors que l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient (-10,1%) a mieux résisté. L'Asie-Pacifique a même enregistré une progression (+10,7%), grâce à la Chine, la Thaïlande, l'Indonésie et l'Australie, profitant de la modernisation des infrastructures de production dans la région. L'Asie-Pacifique ne pèse néanmoins que pour 13% du chiffre d'affaires du groupe.

Au premier semestre, Interroll a surtout été confronté à des reports mais non pas à des annulations de projets, ce qui laisse espérer un effet de rattrapage sur la deuxième moitié de l'exercice, selon le directeur financier Heinz Hössli. Par contre, il faut s'attendre à une rentabilité plus faible, dans la mesure où l'équilibre des produits sera inversé par rapport au six premiers mois.

La société a été en mesure de gagner des parts de marché, se félicite-t-elle. Fort de ce constat, elle se dit "prudemment optimiste" pour le reste de l'année, sans fournir de prévision chiffrée.

A plus long terme, Interroll se dit bien placé pour profiter de la croissance sur ses marchés finaux, notamment le commerce en ligne et la livraison de colis rapide, les denrées alimentaires ainsi que la gestion des stocks et la distribution. Grâce à plusieurs nouvelles usines, dont les projets sont en cours ou qui viennent d'être inaugurées, le groupe sera en mesure de doubler ses capacités de production d'ici quelques années.

Les analystes ont qualifié les résultats de solides, venant infirmer les craintes du marché sur les conséquences de la pandémie pour les activités de l'entreprise. Les indicateurs de rentabilité sont convaincants et illustrent la discipline élevée en matière de coûts.

A la Bourse l'action Interroll a terminé en hausse de 4,9% à 2255 francs suisses, dans un SPI en progression de 2,0%.

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