Tokyo (awp/afp) - Après une ouverture en légère hausse, la Bourse de Tokyo a ensuite annulé ses gains mercredi, rattrapée par les inquiétudes sur le coronavirus, d'autant que la confiance des grandes entreprises nippones est tombée à un plus bas depuis 2009.

L'indice vedette Nikkei a cédé 0,75% à 22.121,73 points et l'indice élargi Topix a perdu 1,29% à 1.538,61 points.

Le Nikkei avait pris un bon départ, soutenu par les gains à Wall Street la veille. Mais l'optimisme a été voilé dès le début de la séance par le baromètre Tankan, qui mesure chaque trimestre le moral des entreprises nippones.

La confiance des grandes entreprises manufacturières est tombée à -34 (contre -8 auparavant), son plus bas niveau depuis juin 2009 et pire que les prévisions des économistes.

"Il était attendu que les résultats (du Tankan, NDLR) soient sévères, mais ils ont réaffirmé la dureté de la situation à laquelle font face les entreprises" japonaises et cela a pesé mercredi sur le marché, selon Masahiro Ichikawa, stratégiste chez Sumitomo Mitsui DS Asset Management Co., cité par l'agence Bloomberg.

Les doutes persistent sur la capacité de l'économie japonaise à rebondir rapidement, alors que les nouveaux cas de Covid-19 sont récemment repartis en hausse à Tokyo: 67 nouveaux cas ont été signalés dans la capitale mercredi, un nouveau record depuis début mai.

Le porte-parole du gouvernement Yoshihide Suga a par ailleurs averti mercredi que l'état d'urgence pourrait être relancé dans le pire des cas. Ce dispositif incitant fortement les habitants à rester chez eux avait été appliqué dans tout le pays en avril-mai, sapant l'activité économique.

La situation sanitaire aux Etats-Unis continue aussi de faire trembler les investisseurs à Tokyo. L'épidémiologiste Anthony Fauci, membre de la cellule de crise de la Maison Blanche, a déclaré mardi qu'il ne serait "pas surpris" si le nombre de nouveaux cas de contamination atteignait 100.000 par jour dans le pays, contre environ 40.000 par jour actuellement.

Du côté des valeurs

Presque tous les secteurs d'activité sur le Nikkei ont terminé dans le rouge, en particulier l'immobilier, les distributeurs de gaz et d'électricité, la santé, les matériaux et la finance. Les nouvelles technologies et les télécoms ont fini en hausse.

JAPAN TOBACCO SOUS LA MENACE DE JUUL: le titre du cigarettier Japan Tobacco (marques Camel, Winston, Mevius...) a perdu 1,99% à 1.961,5 yens. Le géant américain des cigarettes électroniques Juul, plombé aux Etats-Unis par une avalanche de litiges juridiques, a confirmé mercredi à l'AFP qu'il songeait à entrer sur le marché japonais, où les e-liquides contenant de la nicotine sont interdits mais où s'est développé à la place le marché des produits de tabac chauffé.

Du côté des devises et du pétrole

Le yen s'appréciait face au dollar vers 07H00 GMT, un mouvement défavorable pour les groupes exportateurs nippons: un dollar s'échangeait pour 107,67 yens contre 107,93 yens mardi à 21H00 GMT.

La monnaie japonaise montait aussi face à l'euro, qui valait 120,97 yens contre 121,25 yens la veille.

L'euro était quasi stable face au dollar, à raison d'un euro pour 1,1233 dollar contre 1,1234 dollar mardi à 21H00 GMT.

Après avoir plié la veille sous l'effet des craintes liées à la pandémie et la perspective d'un retour sur le marché de la production libyenne, les cours du pétrole sont repartis en nette hausse mercredi en Asie.

Vers 06H50 GMT le prix du baril de brut américain WTI gagnait 1,35% à 39,8 dollars et celui du baril de Brent de la mer du Nord prenait 1,24% à 41,78 dollars.

etb/sl