Zurich (awp) - Le gestionnaire de fortune Julius Bär a fait moins bien qu'attendu sur les six premiers mois de l'année, enregistrant un bénéfice en recul d'un quart, affecté par les turbulences sur les marchés et d'importantes sorties nettes d'argent.

Le produit d'exploitation s'est contracté de 6,4% à 1,86 milliard de francs suisses, selon le rapport semestriel publié lundi. Dans le détail, le résultat des opérations de commissions a chuté de 10% à 1,04 milliard de francs suisses, plombé notamment par le déclin des activités de courtage. Le résultat des instruments financiers a reculé de 6% à 474 millions, après un solide semestre 2021. Les opérations d'intérêt, en revanche, ont crû de 11% à 342 millions, reflétant la hausse des taux d'intérêts aux Etats-Unis.

Les avoirs sous gestion (AuM) ont décliné de 11% à 428 milliards, en raison des corrections sur les marchés des actions et des obligations, au cours de "l'un des pires semestres pour les marchés des capitaux depuis des décennies".

Les sorties nettes d'argent ont totalisé 1,1 milliard, à comparer avec 10 milliards d'entrées un an plus tôt. Les clients domiciliés notamment en Allemagne, au Luxembourg et au Royaume-Uni ont contribué à la collecte, celle-ci a aussi repris au Moyen-Orient dès avril, mais la clientèle asiatique a réduit le risque de son portefeuille d'investissement. L'établissement zurichois s'attend à une normalisation au deuxième semestre.

Philipp Rickenbacher, le directeur général, a assuré en conférence téléphonique que le début du deuxième semestre est encourageant et que les clients se montrent à nouveau actifs. La situation est à nouveau positive en matière d'afflux d'argent, selon lui. La cheffe des finances Evie Kostakis a constaté un ralentissement de la réduction des risques des portefeuilles de la clientèle asiatique.

Le CEO a déclaré qu'aucune mesure de suppression de postes n'était prévue pour le moment. Dans un contexte difficile pour les banques privées, l'environnement devrait être à nouveau favorable à des acquisitions. "Nous sommes prêts pour cela", a insisté M. Rickenbacher.

Faible exposition à la Russie

Julius Bär affirme ne pas avoir subi de pertes de crédit directement liées à "la situation en Russie/Ukraine". Le gestionnaire de fortune assure appliquer les sanctions et ne pas avoir intégré de nouveaux clients basés en Russie. L'exposition repose sur des prêts hypothécaires de résidences en Europe de l'ouest et de crédits lombard.

Le groupe poursuit la liquidation de son bureau moscovite, annoncée en mai. La valeur nette d'inventaire de cette entité atteignait 1,2 million au 30 juin. A cette date, environ 1,6% des actifs sous gestion étaient liés à des détenteurs de passeport russes non autorisés à résider dans l'UE ou en Suisse.

Le bénéfice net (IFRS) a fondu de 25,7% à 450,3 millions et le bénéfice net ajusté d'un quart à 476 millions.

La marge brute a reculé à 81 pb après 87 pb, a indiqué la banque zurichoise, tandis que le ratio coûts/revenus a grimpé à 67% contre 61% un plus tôt.

Vontobel souligne que les résultats sont moins bons qu'attendu, avec des revenus plus faibles et des dépenses plus élevées qu'anticipé.

La Banque cantonale de Zurich retient que les résultats sont moins bons qu'anticipé tandis que les charges sont bien supérieures à la même période de l'an dernier. Le ratio de fonds propres (CET1) est tombé à 15% contre 16,4% fin 2021.

Nonobstant un sévère soufflet dans les premiers échanges, la nominative Julius Bär a reconquis du terrain au long de la journée pour terminer sur un gain de 2,2% à 46,34 francs suisses, en tête d'un SLI en recul cosmétique de 0,02%.

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