Séoul (awp/afp) - Le patron de la compagnie sud-coréenne Korean Air a été soumis jeudi au feu roulant des questions du parquet de Séoul qui le soupçonne d'évasion fiscale, dernier en date des ennuis judiciaires de cette dynastie des affaires.

Cho Yang-ho, 69 ans, ses frères et une soeur sont accusés d'avoir omis de payer 50 milliards de wons d'impôts (44,6 millions d'euros) sur des actifs à l'étranger hérités au décès de leur père Cho Choong-hoon en 2002.

"Je suis désolé. Je ferai face à l'enquête avec sincérité", a déclaré M. Cho à la presse en se présentant au bureau des procureurs du district Sud de Séoul.

M. Cho est le président de Hanjin Group, qui comprend Korean Air et possédait le désormais défunt Hanjin Shipping.

Il est également soupçonné d'avoir détourné plus de 20 millions de wons appartenant à la compagnie et d'avoir contrevenu aux règles sur les appels d'offre en octroyant des contrats aux entreprises sous le contrôle de sa famille.

Les chaebols sud-coréens, ces vastes conglomérats familiaux ultra riches qui dominent l'économie sud-coréenne, la 11ème mondiale, sont souvent sujets à controverse. Mais la famille Cho a défrayé la chronique plus que d'autres.

L'épouse de M. Cho et ses enfants font l'objet d'enquêtes sur des soupçons de violences, d'emploi illégal de domestiques étrangers et de contrebande.

Ses deux filles, qui exerçaient des fonctions de cadres dirigeantes chez Korean Air, se sont illustrées par des crises de rage.

En 2014, l'aînée, Cho Hyun-Ah, avait forcé deux membres d'équipage à se mettre à genoux pour demander pardon après s'être vu servir des noix de macadamia dans leur paquet et non dans un bol. Elle avait aussi exigé le débarquement du chef de cabine mais elle avait dû purgé une courte peine de prison dans cette affaire.

Sa cadette Cho Hyun-min a été accusée il y a quelques mois d'avoir jeté une boisson au visage du gérant d'une agence publicitaire lors d'une réunion.

Leur père avait présenté ses excuses publiques pour le comportement "immature" de ses filles et les avait démises de leurs fonctions.

Son épouse Lee Myung-hee a été entendue sur toute une série de violences supposées contre des employés, dont des hurlements, imprécations, gifles et coups de pied.

Elle est aussi soupçonnée de s'être servie dans les caisses de la compagnie pour employer illégalement des domestiques étrangères.

Son avocat explique qu'elle souffre de problèmes de gestion de la colère, selon la presse.

M. Cho a également eu maille à partir avec la justice par le passé. Il avait été condamné à une peine de prison avec sursis en 2000 pour évasion fiscale et attend d'être jugé pour abus de biens sociaux, en l'espèce pour s'être servi de 30 milliards de wons appartenant à son entreprise pour rénover sa maison en 2013 et 2014.

afp/al