Zurich (awp) - Confirmant une solide performance en 2019, LM Group doit faire face depuis la mi-février à une chute des réservations de vols et d'hôtels, principalement en provenance et à destination de l'Italie. Alors que cette évolution s'est depuis propagée à d'autres marchés clefs en Europe, le prestataire de services en ligne pour la branche des voyages a mis en oeuvre plusieurs mesures de réduction des coûts.

Dans un communiqué diffusé jeudi, l'entreprise néerlando-tessinoise craint que l'actuelle phase d'affaiblissement des réservations se poursuive "pendant un certain temps". Après avoir analysé divers scénarios, la direction a pris des mesures visant à maintenir un niveau de liquidité adéquat dans un avenir prévisible.

Ces mesures visent également des réductions de coûts, par l'entremise de l'arrêt de projets, une diminution de l'activité marketing, des frais généraux et des dépenses discrétionnaires ainsi qu'un gel de l'embauche. L'ex-Lastminute Group a aussi reporté des augmentations de salaires et prévu d'utiliser toutes les mesures de soutien mises en place par les gouvernements sur ses principaux marchés.

Compte tenu de l'évolution rapide de la situation concernant la propagation du nouveau coronavirus, LM Group se dit dans l'impossibilité d'en quantifier de manière fiable l'impact sur ses résultats financiers à court terme. Le groupe renonce donc à émettre des prévisions pour l'exercice en cours, évoquant une mise-à-jour lors de la publication de la performance du 1er trimestre.

Expliquant lors d'une conférence téléphonique que les événements se sont déroulés très rapidement, le directeur général de LM Group, Marco Corradino, s'est montré relativement optimiste quant à l'avenir. "La gestion de la crise en Chine a montré que la situation pourrait être à nouveau maîtrisée dans trois mois", a-t-il ajouté, espérant qu'il en soit de même en Europe.

LM Group s'attend à un nombre croissant de réservations à partir de mai/juin, avec un retour à la normale pour juillet/août. En attendant, "nous disposons d'une structure très flexible qui nous permet de réagir plus rapidement à la crise que d'autres", a poursuivi M. Corradino, jugeant "plus que suffisant" l'actuel niveau des liquidités disponibles pour maintenir l'entreprise pendant la crise.

LM Group indique cependant avoir bien démarré l'année 2020, ses revenus clefs ayant augmenté en janvier et février de 19,1% en variation annuelle à 61,6 millions d'euros (64,39 millions de francs suisses). L'excédent d'exploitation de base (Ebitda) a lui bondi de 15,9% à 12,5 millions d'euros. Le bénéfice net s'est envolé sur la période de près des trois quarts (+74,4%) à 5,9%.

LM holding, la société chapeautant l'ensemble des activités de LM Group, a par ailleurs confirmé sa solide performance de 2019, partiellement dévoilée à mi-février dernier. L'entreprise a quasiment triplé son bénéfice net en 2019 à 23,6 millions d'euros (+181%), grâce notamment à la bonne performance de son agence de voyage en ligne (OTA), selon les chiffres annuels non audités.

Le bénéfice opérationnel brut des activités principales (Ebitda) a pour sa part bondi de 64,4% à 71,2 millions d'euros. Les revenus dégagés par les affaires de base ont eux crû de 19,9% à 337,8 millions d'euros.

Pas de nouvelles des discussions

Evoquant les négociations avec d'éventuels nouveaux investisseurs, M. Corradino a indiqué que celles-ci restent pour l'heure au point mort. LM Group veut se concentrer exclusivement sur ses activités commerciales, compte tenu de la crise actuelle.

Au début du mois, le groupe a annoncé qu'il envisageait de vendre une participation minoritaire. À l'époque, l'entreprise était en "discussions avancées" sur une éventuelle transaction. Le fonds d'investissement privé scandinave Triton figurait parmi les parties intéressées.

Les investisseurs ont manifesté leur inquiétude, malgré les propos rassurants de M. Corradino. Vers 11h50 à la Bourse suisse, le titre de LM Group chutait de 4,55% à 21,00 francs suisses, dans un marché SPI en hausse de 1,48%.

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