Francfort (awp/afp) - Le leader européen du transport aérien, l'allemand Lufthansa, a dégagé au troisième trimestre un bénéfice net de 809 millions d'euros, après une perte l'an dernier, profitant d'une forte reprise du trafic aérien.

"Économiquement, le groupe a laissé la pandémie derrière lui", a commenté le PDG de Lufthansa dans un communiqué jeudi alors que le taux d'occupation des sièges a atteint 86% de juin à septembre, soit le même niveau que lors des années record du groupe avant la pandémie.

C'est le deuxième trimestre bénéficiaire d'affilée du groupe après plus de deux ans de pertes liées à la pandémie de Covid-19.

Le groupe est tiré par le retour de la demande des passagers de loisirs et d'affaires, mise à l'arrêt par la pandémie, tandis que la branche cargo, qui a porté l'activité ces derniers temps, a atteint un résultat "record", selon Lufthansa.

"Nous avons eu plus de réservations au cours de trois derniers mois de cette année qu'à la même période en 2019, non seulement en classe économique, mais encore plus en première et en business classe" a affirmé le PDG de Lufthansa Carsten Spohr lors d'une conférence de presse téléphonique.

Lufthansa a dégagé un résultat d'exploitation (EBIT) de 1,1 milliard d'euros sur le trimestre, soit une performance multipliée par quatre par rapport à la même période de 2021.

Le groupe aérien confirme le relèvement de ses objectifs annoncé au début du mois et s'attend à un résultat d'exploitation ajusté dépassant le milliard d'euros en 2022, contre au moins 500 millions prévus auparavant.

Dans le détail, la branche passagers est retournée dans le vert avec un EBIT ajusté de 709 millions d'euros tandis que le segment cargo continue de progresser avec 331 millions d'euros d'EBIT ajusté ce trimestre, en augmentation de 10% sur un an.

Augmentation des prix

Cette performance a été obtenue malgré l'augmentation du coût du kérosène, alimentée par la flambée généralisée du prix de l'énergie depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Son coût devrait "probablement rester aussi élevé en 2023 qu'en 2022" a prévenu Remco Steenbergen directeur financier du groupe.

Mais la hausse du prix des billets d'avion pour les consommateurs a permis de compenser cette hausse des coûts, selon Lufthansa.

Autre frein à un retour à la normale selon la direction: les grèves de personnels au sol puis des pilotes cet été.

Elles ont eu un impact négatif d'environ 70 millions d'euros sur les résultats.

Le groupe, qui comprend, à côté de Lufthansa, les compagnies aériennes Austrian, Swiss, Eurowings et Brussels Airlines évalue par ailleurs à 239 millions d'euros ce trimestre l'effet des perturbations du trafic aérien.

Comme d'autres compagnies européennes, il a dû supprimer des milliers de vols cet été face aux perturbations dans les aéroports avec la reprise de la demande postpandémie.

"Le paiement d'indemnisations aux clients et les frais de prise en charge ont pesé sur le coût unitaire [des billets, NDLR] qui était de 9,5% plus élevé qu'en 2019 hors taux de change", a expliqué M. Steenbergen.

afp/rp