Francfort (awp/afp) - Le premier groupe européen du transport aérien Lufthansa a plus que triplé son bénéfice net au deuxième trimestre sur un an. Le géant allemand, propirétaire notammeent de Swiss a tiré profit de la forte demande de voyages, et s'attend à enregistrer l'un des meilleurs résultats annuels de son histoire.

Lufthansa a dégagé un bénéfice net de 881 millions d'euros (836 millions de francs suisses), contre 259 millions au deuxième trimestre 2022, a-t-il indiqué dans un communiqué jeudi, après un hiver dans le rouge, période moins propice aux voyages. Le groupe a réalisé un chiffre d'affaire en hausse de 17% à 9,38 milliards d'euros, dopé par la hausse de la demande de vols passagers, qui augmente de 14% sur un an, et par les prix des billets, 25% plus chers qu'au deuxième trimestre 2019, a précisé à la presse Denis Weber, responsable des relations avec les investisseurs.

Lufthansa s'attend pour le troisième trimestre à un résultat opérationnel dépassant celui de l'année 2019 (1,3 milliard d'euros), celle d'avant la pandémie qui avait mis le groupe à genoux. Durant la crise sanitaire, le transporteur, qui regroupe, outre Lufthansa, les compagnies Austrian, Swiss, Brussels Airlines et Eurowings, n'avait dû son salut qu'à des aides publiques aujourd'hui remboursées. Après deux années de pertes abyssales, le groupe est revenu dans le vert l'an dernier.

Pour 2023, le résultat opérationnel devrait atteindre 2,6 milliards d'euros, en hausse par rapport aux 1,5 milliard dégagés en 2022. Ce serait l'un des trois meilleurs résultats annuels de l'histoire de Lufthansa, avec ceux de 2017 et 2018, a précisé M. Weber. Et ce, alors que le nombre de passagers, en hausse à 33,3 millions au deuxième trimestre, reste inférieur à celui d'avant la pandémie, équivalant à 84% du deuxième trimestre 2019.

Embauches

La capacité offerte reste également inférieure au niveau d'avant crise, à 83% du niveau du deuxième trimestre 2019. Alors que la reprise post-covid avait été tirée par le fret aérien, la branche passagers a retrouvé une forte rentabilité, affichant un bénéfice opérationnel ajusté de 453 millions d'euros au premier semestre contre une perte de plus d'un milliard durant la même période l'an dernier.

Les perspectives sont bonnes avec des réservations "pour la fin de l'été et le début de l'hiver se situant à 90% des niveaux antérieurs à la pandémie". Lufthansa doit toutefois compter avec une hausse de ses coûts de 7% côté passagers, en raison notamment de l'inflation et des dépenses engagées pour que les voyages de l'été 2023 soient plus fluides que la saison dernière, chaotique en raison d'un manque de personnel.

Le groupe a embauché environ 9000 nouveaux salariés en un an, après avoir supprimé 30.000 postes entre 2020 et 2021 dans le monde, en raison de la crise sanitaire. "Dans les mois à venir, nous continuerons à travailler pour nous rapprocher le plus possible de nos objectifs de 2024 dès l'année en cours", a déclaré Remco Steenbergen, directeur financier de l'entreprise.

Le groupe a également réduit sa dette à un niveau inférieur à celui d'avant la pandémie. Il a enfin dû faire face à des coûts "significatifs" après que des militants climatiques du mouvement "Letzte Generation" (Dernière génération) se sont collés au tarmac des aéroports de Düsseldorf et de Hambourg mi-juillet, entraînant l'annulation de dizaines de vols.

Lufthansa a lancé une procédure contre les militants pour obtenir une compensation mais a refusé de communiquer l'évaluation du montant des dommages. Dans la foulée de l'annonce des résultats, le titre perdait 6,60% à 10H00 à la Bourse de Francfort.

afp/vj