PARIS (Reuters) - L'Oréal, le numéro un mondial des cosmétiques, a annoncé jeudi une progression plus forte que prévu de ses activités au 4e trimestre, bénéficiant notamment du bond des ventes en ligne de cosmétiques à la faveur de la pandémie.

Les ventes de produits de luxe et de beauté ont été pénalisées par la fermeture des boutiques détaxées dans les aéroports et des magasins de luxe. Mais la crise sanitaire a également modifié les comportements, le port du masque et le travail à domicile pesant sur la demande de produits de beauté.

L'Oréal déclare toutefois avoir bénéficié d'une forte demande de produits de soin de la peau ainsi que de la réouverture des salons de coiffure au second semestre 2020.

Les ventes sur internet ont bondi pour leur part de 62% l'an dernier pour atteindre le niveau record de 26,6% du chiffre d'affaires total de L'Oréal.

"Avec la pandémie, le numérique a gagné 5 ans. Il n'y aura pas de retour en arrière, car de nouvelles habitudes ont été prises", observe Jean-Paul Agon dans Les Echos, avant une conférence avec les analystes vendredi matin.

Le propriétaire des marques Maybelline et Lancome a réalisé un chiffre d'affaires de 7,88 milliards d'euros sur la période d'octobre à décembre, un chiffre stable par rapport à l'année précédente et en hausse de 4,8% hors effets de change et acquisitions. Il est supérieur aux prévisions des analystes, qui s'échelonnaient entre une stagnation et une hausse de 3%.

LE RETOUR AUX "ANNÉES FOLLES" ?

Selon le groupe, les ventes en Chine ont été "spectaculaires", un rebond également observé par des grandes marques de luxe comme LVMH.

Jean-Paul Agon, qui doit céder cette année les rênes du groupe à son actuel numéro deux, Nicolas Hieronimus, souligne dans Les Echos que L'Oréal est parvenu à limiter à 4,1% le recul organique de son chiffre d'affaires annuel dans un marché mondial en baisse de 8%.

Même si Jean-Paul Agon se montre prudent pour 2021 - le groupe table simplement sur une hausse de ses résultats et de son chiffre d'affaires - il reste optimiste pour l'avenir.

"J'ai même la conviction qu'en sortie de crise, ce sera comme dans les années 1920, les 'années folles'", a-t-il observé

"Après des années d'angoisse, il y aura un sentiment de liberté, un retour à la fête, à l'envie de sortir et de socialiser, de se parfumer et de se maquiller."

L'Oréal, qui a accusé l'an dernier une baisse de 5% de son bénéfice net à 3,75 milliards d'euros, prévoit d'augmenter son dividende de 3,9%, à 4 euros par action.

Sa marge opérationnelle est restée stable à 18,6% en 2020.

(Sarah White et Jean-Michel Bélot, édité par Nicolas Delame)

par Sarah White